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Économie

Le gouvernement britannique s’attaque aux aides au handicap, provoquant une tempête politique

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Face à une économie atone, le Royaume-Uni annonce des coupes budgétaires massives dans les allocations sociales, déclenchant une vive opposition au sein même du parti au pouvoir.

Le gouvernement britannique, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, a dévoilé mardi un plan de réduction des dépenses publiques visant à économiser 5 milliards de livres par an d’ici 2030. Cette mesure, qui touche principalement les aides aux personnes handicapées ou souffrant de maladies de longue durée, a immédiatement suscité des critiques, y compris au sein du parti travailliste. La ministre du Travail, Liz Kendall, a défendu cette réforme en affirmant que le système actuel, hérité des conservateurs, ne répond plus aux besoins des bénéficiaires et freine la croissance économique.

La réforme prévoit notamment un durcissement des critères d’éligibilité à la Personal Independence Payment (PIP), une allocation destinée à couvrir les frais liés au handicap ou à la maladie. Actuellement, 3,6 millions de personnes bénéficient de cette aide, dont une grande partie pour des troubles psychiatriques. Le gouvernement justifie ces coupes par la nécessité de recentrer les aides sur ceux qui en ont le plus besoin, tout en encourageant le retour à l’emploi des personnes capables de travailler. Cependant, cette approche a été vivement critiquée par certains députés travaillistes, qui craignent une aggravation de la pauvreté parmi les personnes vulnérables.

Rachel Reeves, la ministre des Finances, a souligné que ces économies sont indispensables pour assainir les finances publiques sans augmenter les impôts. Elle a également évoqué un « surdiagnostic » des troubles mentaux, pointant du doigt une hausse des demandes d’aides liées à l’anxiété et à la dépression depuis la pandémie de Covid-19. Cette position a été soutenue par le ministre de la Santé, Wes Streeting, qui a appelé à une meilleure évaluation des besoins réels des bénéficiaires.

Malgré ces justifications, les critiques fusent. Clive Lewis, député travailliste de Norwich, a dénoncé une réforme « incompatible » avec les valeurs de son parti, tandis que Rachael Maskell, députée d’York, a mis en garde contre les « conséquences tragiques » pour les personnes handicapées. Les Britanniques, quant à eux, restent partagés sur la question. Selon un récent sondage, 53 % estiment que les critères d’accès aux aides sont trop laxistes, mais 45 % pensent que les montants alloués sont insuffisants.

Dans un contexte économique difficile, marqué par une croissance faible et des dépenses militaires accrues, le gouvernement tente de concilier rigueur budgétaire et justice sociale. Cependant, cette réforme risque de creuser les divisions au sein du parti travailliste et de susciter de vives réactions dans l’opinion publique.

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