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Le bassin d’Arcachon se bat pour sauver ses herbiers marins, trésors écologiques menacés

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Ces plantes aquatiques, véritables pouponnières de biodiversité, jouent un rôle clé contre l’érosion et la turbidité des eaux.

Au cœur du parc naturel marin du bassin d’Arcachon, une opération de sauvegarde mobilise scientifiques et gardes-côtes. Les zostères, ces herbiers sous-marins qui tapissent les fonds du bassin, subissent un déclin alarmant depuis deux décennies. Ces plantes, souvent confondues avec des algues par les navigateurs, constituent pourtant un écosystème fragile et indispensable.

Les zostères marines abritent hippocampes et jeunes seiches, tandis que leurs variétés naines nourrissent les oiseaux migrateurs. Leur réseau racinaire stabilise les sédiments et leurs longues feuilles filtrent les particules en suspension, améliorant ainsi la clarté de l’eau. Malgré leur utilité, ces herbiers ont perdu près de 85% de leur surface en vingt ans, victimes du réchauffement climatique et de l’activité nautique intensive.

Des équipes spécialisées procèdent à des transplantations minutieuses pour régénérer les zones dégradées. Chaque pousse est prélevée avec soin avant d’être replantée dans des secteurs où l’herbier a disparu. Parallèlement, des patrouilles surveillent les mouillages sauvages, responsables de dégâts irréversibles lorsque les ancres arrachent les plantes. Les plaisanciers reçoivent des conseils de navigation et des cartes des zones protégées, mais les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères.

La pression touristique complique la tâche des protecteurs de l’environnement. Avec des milliers de bateaux circulant chaque été dans un espace réduit, les conflits d’usage sont inévitables. Certains pêcheurs locaux réclament même un renforcement des contrôles, constatant les dégradations causées par les navigationns peu scrupuleux.

Cette bataille pour la préservation des herbiers marins dépasse les frontières de la Gironde. Un récent jugement marseillais a créé un précédent en condamnant financièrement la destruction de posidonies, l’équivalent méditerranéen des zostères. Une décision qui pourrait inspirer les tribunaux bordelais face aux infractions répétées dans le bassin d’Arcachon.

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