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L’archipel des Bijagos, patrimoine mondial en péril face à la montée des eaux

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_**Classé par l’Unesco, ce joyau de la biodiversité guinéenne voit son littoral et les conditions de vie de ses habitants se dégrader inexorablement sous l’effet de l’érosion côtière.**_

Le paysage idyllique de l’archipel des Bijagos, avec ses plages de sable fin et ses eaux cristallines, dissimule une réalité plus sombre. Cette mosaïque d’îles au large de la Guinée-Bissau, récemment inscrite au patrimoine mondial pour sa faune et ses écosystèmes uniques, est confrontée à une avancée significative de l’océan. Les communautés locales, dont l’existence est étroitement liée à la mer et à la terre, observent avec inquiétude la disparition progressive du rivage.

Sur l’île de Bubaque, l’une des plus peuplées, le constat est sans appel. Le trait de côte recule année après année, grignotant les plages et endommageant les infrastructures. Des habitations et des bâtiments publics montrent désormais les signes évidents de cette érosion, leurs fondations sapées par les vagues. Les témoignages des résidents évoquent une transformation rapide du paysage, là où la mer gagne désormais sur des espaces autrefois préservés.

Les causes de ce phénomène sont multiples. Le changement climatique, avec l’élévation du niveau de la mer, en est un facteur majeur. Il est aggravé par des pratiques locales, telles qu’une urbanisation non maîtrisée ou l’accumulation de déchets le long du littoral, qui fragilisent les défenses naturelles des côtes. La diversité géologique et végétale de l’archipel entraîne toutefois des situations contrastées, certaines îles étant mieux protégées que d’autres grâce à leur couvert forestier ou à leur configuration rocheuse.

Les conséquences dépassent le simple cadre environnemental. Elles menacent directement les modes de subsistance traditionnels, notamment la pêche artisanale, et mettent en péril des sites culturels d’importance. La riche biodiversité de la zone, qui inclut des espèces emblématiques et vulnérables, est également exposée à des risques accrus.

Face à cette dégradation, les initiatives de préservation peinent à suivre le rythme de l’érosion. Les actions menées par les organisations locales, comme le reboisement ou la sensibilisation des populations, se heurtent à un manque de moyens et à un soutien institutionnel jugé insuffisant. La préservation à long terme de ce patrimoine naturel et humain exceptionnel apparaît ainsi comme un défi complexe, nécessitant une mobilisation accrue aux niveaux national et international.

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