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La Géorgie face au dilemme des chiens des rues

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_**Entre affection populaire et enjeu de santé publique, la présence de dizaines de milliers de chiens errants à Tbilissi interroge les autorités et mobilise les citoyens.**_

Dans les artères de la capitale géorgienne, une population canine évolue en toute liberté. Ces animaux, souvent identifiés par une marque colorée à l’oreille, font partie du paysage urbain, se postant aux abords des commerces, des écoles ou des stations de métro. Pour de nombreux habitants et visiteurs, ils incarnent une forme d’hospitalité et de chaleur caractéristique de la ville, au point que certains les considèrent comme un symbole aussi fort que les chats d’Istanbul.

Cette cohabitation n’est pourtant pas sans poser de sérieuses questions. La prolifération de ces animaux, estimés à plusieurs dizaines de milliers rien qu’à Tbilissi, représente un défi majeur aux yeux d’une partie de la population. Les incidents, notamment des morsures, et les risques sanitaires, dont la transmission de la rage, alimentent les préoccupations. Une enquête récente indique d’ailleurs que cette question figure parmi les premières citées par les résidents.

Face à cette situation, les pouvoirs publics affirment privilégier une approche qu’ils qualifient d’humaine. Leur stratégie repose principalement sur des campagnes de stérilisation, avec l’objectif affiché de traiter la totalité des chiens errants recensés. Des actions de sensibilisation sont également menées auprès du public pour encourager l’enregistrement des animaux de compagnie et prévenir les abandons, tandis que le cadre législatif concernant la négligence envers les animaux a été renforcé.

Ces mesures sont jugées insuffisantes par plusieurs acteurs de terrain. Des bénévoles et responsables d’associations estiment que l’action publique manque d’ampleur et de moyens pour être pleinement efficace. Ils pointent des disparités dans la mise en œuvre des programmes de stérilisation selon les quartiers et déplorent les difficultés de financement, notamment depuis l’adoption d’une loi régissant le financement étranger des organisations non gouvernementales.

En parallèle des initiatives officielles, un réseau solidaire s’est constitué. Des citoyens se mobilisent quotidiennement pour nourrir, soigner ou construire des abris pour ces animaux, soulignant que la responsabilité humaine est au cœur du problème. Pour eux, la solution durable passe par une prise de conscience collective et un engagement accru des institutions, afin de concilier la protection animale avec les impératifs de sécurité et de santé publique.

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