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La Corée du Sud face à un tournant historique : élection présidentielle anticipée le 3 juin

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Le pays se prépare à choisir un nouveau chef d’État après la destitution controversée du président Yoon Suk Yeol, plongeant la nation dans une campagne électorale intense.

La Corée du Sud organisera une élection présidentielle anticipée le 3 juin prochain, marquant un épisode crucial de son histoire politique. Ce scrutin vise à désigner le successeur de Yoon Suk Yeol, évincé du pouvoir après sa tentative avortée d’instaurer la loi martiale en décembre dernier. Le Premier ministre par intérim, Han Duck-soo, a confirmé cette date lors d’une réunion gouvernementale, soulignant que ce jour serait férié pour encourager une forte participation citoyenne.

Le départ forcé de Yoon Suk Yeol, officialisé par la Cour constitutionnelle le 4 avril, a plongé le pays dans une période d’incertitude. L’ancien président conservateur avait été accusé d’avoir violé les principes démocratiques en ordonnant le déploiement de l’armée pour bloquer le Parlement, dominé par l’opposition. Une manœuvre perçue comme un coup de force, justifiée selon lui par la nécessité de contrer des « menaces communistes » nord-coréennes.

Le scrutin se déroulera en un seul tour, sans période de transition, et le vainqueur entrera en fonction immédiatement. La campagne officielle s’étalera du 12 mai au 2 juin, dans un climat politique particulièrement tendu. Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate (centre-gauche) et principal rival de Yoon lors de l’élection de 2022, apparaît comme le favori. Malgré des démêlés judiciaires, il caracole en tête des intentions de vote avec 34 % des suffrages, selon un récent sondage.

Les analystes estiment que l’opposition dispose d’un avantage certain, compte tenu de l’impopularité du camp conservateur après la crise institutionnelle. « Dans un contexte aussi polarisé, il est peu probable qu’un candidat issu du parti discrédité de Yoon l’emporte », explique un universitaire spécialisé en sciences politiques.

Cette élection survient dans un contexte national difficile, marqué par des catastrophes naturelles et des tensions économiques, notamment des taxes douanières américaines pesant sur les exportations sud-coréennes. Malgré ces défis, les autorités promettent un scrutin équitable et transparent, espérant restaurer la confiance des citoyens après des mois de turbulences.

Yoon Suk Yeol, quant à lui, fait face à des accusations criminelles pour « insurrection », un crime passible de la peine capitale. Son procès, ouvert en février, reste un épineux dossier judiciaire. Son éviction rappelle celle de Park Geun-hye en 2017, bien que, cette fois, la transition se soit déroulée sans violences majeures, grâce à un dispositif sécuritaire renforcé.

La Corée du Sud se trouve ainsi à un carrefour décisif, où le choix du prochain président déterminera non seulement l’avenir de sa démocratie, mais aussi sa position sur la scène internationale.

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