Politique
La campagne niçoise sous le signe d’une rivalité fratricide
L’élection municipale à Nice se cristallise autour de l’affrontement personnel entre Christian Estrosi et Éric Ciotti, reléguant au second plan les débats de fond et compliquant la tâche des autres candidats.
La promesse d’une campagne apaisée et tournée vers les projets semble désormais bien lointaine. À trois mois du scrutin, la compétition pour la mairie de Nice se résume largement à l’opposition frontale entre deux figures historiques de la droite locale, autrefois alliées. Le maire sortant Christian Estrosi et le député Éric Ciotti, désormais concurrents, alimentent une atmosphère de guérilla permanente où les annonces de programme passent après les passes d’armes et les manœuvres tactiques.
Les deux camps s’observent et se répondent par micro-événements interposés. Les annonces se succèdent dans un jeu de surenchère, comme la proposition similaire de réaménagement d’une grande surface, ou par des gestes perçus comme des provocations, à l’image de la fermeture administrative d’un restaurant où une réunion de campagne était prévue. La communication se nourrit également de références au passé commun, avec la diffusion d’archives montrant l’ancienne proximité entre les deux hommes, ou par des échanges d’injures par personnes interposées, dénonçant tantôt un « analphabète », tantôt une « vision rabougrie ».
Sur le fond, les propositions émergent progressivement, sans parvenir à dominer l’agenda. L’équipe Estrosi mise sur une démarche participative, promettant d’intégrer des citoyens porteurs d’idées sur ses listes. Le camp Ciotti axe ses premiers engagements sur des mesures fiscales, comme l’annulation d’une hausse de taxe, et sur des projets ciblés, s’appuyant sur des soutiens locaux notoires. Paradoxalement, les deux bords pourraient présenter des listes aux compositions politiques similaires, chacun revendiquant une certaine diversité, incluant des personnalités issues de l’extrême droite à des degrés divers.
L’enjeu apparaît donc avant tout personnel, une dimension que le député assume pleinement en réclamant un débat direct et sans conditions. Le maire, tout en déclarant que le moment n’est pas venu, laisse percer sa confiance, évoquant avec verve une confrontation où « l’élève » retrouverait « le maître ». Cette polarisation extrême marginalise les autres candidats en lice, qui peinent à exister médiatiquement et estiment offrir peu de différences substantielles entre les deux favoris de droite.
Cette atmosphère tendue a également des répercussions sur le traitement médiatique de la campagne. Des incidents impliquant des journalistes, allant des insultes aux pressions, ont conduit le Club de la presse local à proposer une charte de bonnes pratiques, signée par l’ensemble des candidats. Son respect dans les semaines à venir constituera un test pour le déroulement serein du débat démocratique.
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