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Kenya en ébullition : le pouvoir accuse un « coup d’État déjoué » après des manifestations sanglantes

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La répression des protestations a fait 16 morts, tandis que l’ONU exige des investigations impartiales sur ces violences politiques.

La capitale kényane porte encore les stigmates des affrontements qui ont secoué le pays. Des bâtiments carbonisés, des commerces saccagés et des rues jonchées de débris témoignent de l’intensité des heurts entre forces de l’ordre et manifestants. Les autorités ont qualifié ces événements de « tentative de coup d’État », une version contestée par les observateurs internationaux et les organisations de défense des droits humains.

Selon le gouvernement, des éléments extérieurs auraient instrumentalisé les rassemblements pacifiques pour semer le chaos. Le ministre de l’Intérieur a dénoncé une « opération préméditée », accusant des groupes organisés d’avoir transformé les revendications sociales en une vague de destructions. Pourtant, les images diffusées montrent une jeunesse en colère, réclamant justice pour les victimes des répressions passées et dénonçant la corruption persistante.

Les bilans divergent : si les ONG évoquent seize décès, les autorités minimisent le nombre de civils tués, mettant en avant des centaines de policiers blessés. Les témoignages recueillis sur place décrivent une escalade de la violence, avec des tirs à balles réelles et un usage massif de gaz lacrymogènes. Une mère éplorée a raconté comment son neveu de 17 ans a été abattu d’une balle en pleine tête, symbole tragique d’une répression jugée disproportionnée.

Face à ces événements, les Nations unies ont appelé à la retenue et exigé des enquêtes transparentes. Les médias locaux, quant à eux, fustigent un pouvoir accusé d’étouffer toute contestation par la force. Dans les rues de Nairobi, les commerçants sinistrés évaluent leurs pertes, certains ayant tout perdu dans les pillages.

Cette crise ravive les tensions d’une société lassée par les promesses non tenues et les inégalités croissantes. Alors que le président William Ruto tente d’apaiser les esprits en évitant de nouvelles mesures fiscales impopulaires, la colère de la jeunesse, privée d’emplois et d’avenir, ne semble pas près de s’éteindre.

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