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Hong Kong : un pilier de l’opposition jette l’éponge face à la répression

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La Ligue des Sociaux-Démocrates, dernier rempart historique contre le pouvoir pro-Pékin, met fin à deux décennies de combat politique dans un climat de plus en plus hostile.

L’un des derniers partis d’opposition encore en activité à Hong Kong a annoncé sa prochaine dissolution, marquant un nouveau recul des voix dissidentes dans la région administrative spéciale. Fondée en 2006, la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD) incarnait l’aile radicale du mouvement prodémocratie, connue pour ses actions coup de poing et ses campagnes en faveur des classes populaires.

Dans un communiqué adressé à la presse, le mouvement a confirmé qu’il ne célébrerait pas son vingtième anniversaire, préférant se dissoudre avant cette échéance. Les détails de cette décision seront précisés ultérieurement. Durant son existence, la LSD a défendu une démocratie plus directe et dénoncé les inégalités criantes de Hong Kong, où les écarts de richesse figurent parmi les plus élevés au monde.

Le parti a longtemps compté des figures emblématiques comme Leung Kwok-hung, surnommé « Cheveux Longs », aujourd’hui derrière les barreaux. À son apogée, la LSD disposait de trois élus au Conseil législatif et s’était fait remarquer en 2008 lorsque son dirigeant de l’époque avait jeté des bananes sur le chef de l’exécutif hongkongais lors d’un discours officiel, en signe de protestation contre les coupes budgétaires dans le social.

Le vent a tourné avec l’adoption en 2020 de la loi sur la sécurité nationale, instrumentalisée selon les observateurs pour museler toute opposition. Depuis, des centaines de militants ont été arrêtés ou contraints à l’exil, tandis que les règles électorales ont été modifiées pour écarter les candidats non alignés sur Pékin. Quatre membres de la LSD ont récemment écopé d’amendes pour des actions symboliques, comme le port de vêtements noirs ou des collectes de fonds non autorisées.

Avec la disparition programmée de la LSD, après celles du Parti démocratique et du Parti civique, Hong Kong se retrouve sans représentation oppositionnelle au Conseil législatif. Un paysage politique désormais uniforme, où les commémorations sensibles – comme celle de Tiananmen – sont systématiquement réprimées. La dissolution de ce parti clôt un chapitre de résistance, dans une ville où l’espace démocratique ne cesse de se réduire.

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