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Géorgie : une ville sacrifiée sur l’autel des « polluants éternels »

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Les habitants de Dalton, berceau de l’industrie de la moquette, se mobilisent contre une contamination massive aux PFAS, ces substances toxiques qui empoisonnent leur quotidien et menacent leur santé.

Au cœur de la Géorgie, la petite ville de Dalton, autrefois fière de son titre de « capitale mondiale de la moquette », est aujourd’hui le théâtre d’une crise sanitaire majeure. Les usines locales, notamment celles des géants Mohawk Industries et Shaw Industries, sont accusées d’avoir saturé l’environnement en PFAS, des composés chimiques ultra-résistants liés à de graves pathologies.

Pour des familles comme celle de Sasha et Jamie Cordle, propriétaires d’une ferme, le rêve d’une vie paisible s’est transformé en cauchemar. Leur source d’eau affiche des taux de contamination dépassant des dizaines de milliers de fois les normes fédérales. Leur inquiétude est d’autant plus vive qu’ils élèvent cinq enfants et attendent un petit-fils, dont les échographies révèlent déjà des anomalies.

Utilisés depuis des décennies dans les moquettes anti-taches, les herbicides ou les mousses incendiaires, les PFAS s’accumulent dans les sols, les cours d’eau et même les organismes vivants. Leur persistance dans la nature et leur toxicité – associée à des cancers, des troubles hormonaux ou des malformations – ont poussé une vingtaine de résidents à engager des poursuites judiciaires.

Les analyses menées par des experts confirment l’ampleur du désastre : certaines sources locales présentent des concentrations atteignant 180 000 nanogrammes par litre, alors que le seuil autorisé pour l’eau potable est fixé à 4 ng/L. Face à ces chiffres alarmants, les entreprises mises en cause se renvoient la responsabilité, tandis que les autorités locales tentent, elles aussi, d’obtenir réparation.

Les conséquences sur la santé des habitants sont déjà visibles. Sasha Cordle souffre de maladies auto-immunes et d’hypertension, tandis que des animaux naissent avec des malformations. D’autres témoignages, comme celui de Teresa Ensley, évoquent des vies brisées par des cancers familiaux en série. Mary Janet Clark, ancienne employée de l’industrie textile, lutte quant à elle contre une tumeur au cerveau après un cancer des ovaires.

Malgré les récentes réglementations fédérales visant à limiter les PFAS, les habitants de Dalton restent en première ligne. Leur combat, à la fois juridique et sanitaire, illustre le poids des lobbies industriels et l’urgence d’une action plus ferme contre ces substances qui empoisonnent lentement les populations.

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