Alors que les frappes israéliennes s’intensifient, le mouvement islamiste affirme rester ouvert au dialogue, mais exige un cessez-le-feu immédiat. La situation humanitaire se dégrade, et les tensions montent sur le terrain comme sur la scène internationale.
La bande de Gaza est à nouveau plongée dans un chaos meurtrier. Mercredi, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes aériennes sur le territoire palestinien, faisant grimper le bilan des victimes à 970 morts en seulement deux jours, selon les autorités locales. Les images de civils fuyant les bombardements, charriant leurs maigres possessions dans un paysage dévasté, rappellent les pires heures de ce conflit qui dure depuis des mois.
Le Hamas, de son côté, a affirmé rester ouvert aux négociations, tout en insistant sur la nécessité de respecter les termes de l’accord de trêve précédent. Taher al-Nounou, un responsable du mouvement, a déclaré à l’AFP que les discussions devaient se poursuivre, mais uniquement après un arrêt immédiat des hostilités. Cette position intervient alors que les frappes israéliennes, qualifiées de « nécessaires » par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, visent à faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages encore détenus.
La situation humanitaire est catastrophique. Des familles entières, épuisées et désespérées, errent dans les décombres à la recherche d’un abri. Ahlam Abed, une déplacée dans le camp d’Al-Mawasi, au sud de Gaza, a exprimé son désespoir face à une vie marquée par la violence et l’incertitude. « Où est la sécurité ? Où devrions-nous aller ? Qu’ils lâchent une bombe nucléaire sur nous et qu’on en finisse », a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
Sur la scène internationale, les réactions sont vives. L’Allemagne a dénoncé des frappes qui « brisent les espoirs » de paix, tandis que le président français Emmanuel Macron a qualifié la situation de « retour en arrière dramatique ». Il a également souligné qu’il n’existait « pas de solution militaire israélienne à Gaza ». Ces déclarations interviennent alors que les négociations, menées sous l’égide du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, semblent dans l’impasse.
En Israël, la pression monte également. Des milliers de manifestants ont défilé à Jérusalem pour exiger la fin de la guerre et le retour des otages. Zeev Berar, un manifestant de 68 ans, a appelé à un mouvement national pour rétablir la démocratie et obtenir la libération des captifs. Ces mobilisations reflètent l’inquiétude grandissante face à la stratégie du gouvernement Netanyahu, accusé de privilégier la poursuite des opérations militaires au détriment des vies humaines.
Le conflit, qui a débuté le 7 octobre 2023 après une attaque du Hamas contre Israël, a déjà fait des milliers de victimes des deux côtés. Du côté israélien, 1.218 personnes ont perdu la vie, principalement des civils. À Gaza, le bilan s’élève à près de 50.000 morts, selon les autorités locales, un chiffre jugé fiable par l’ONU. Alors que les tensions persistent et que les négociations piétinent, l’avenir de la région reste incertain, avec des populations prises en étau entre la violence des armes et l’impasse politique.