La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejeté la motion de destitution du Premier ministre, dans un contexte de tensions exacerbées par la tentative de loi martiale du président Yoon Suk Yeol.
La Corée du Sud traverse une période de turbulences politiques sans précédent. Lundi, la Cour constitutionnelle a décidé de rejeter la procédure de destitution visant le Premier ministre Han Duck-soo, par cinq voix contre une. Cette décision, définitive et sans appel, met un terme à une suspension de trois mois imposée par les députés. La Cour a estimé que les actions de M. Han ne constituaient pas une trahison de la confiance publique, lui permettant ainsi de reprendre ses fonctions et de redevenir président par intérim.
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu, marqué par la tentative ratée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale en décembre dernier. Ce coup de force avait déclenché une réaction immédiate du Parlement, qui avait voté à l’unanimité le retour à un régime civil. Depuis, Yoon Suk Yeol est suspendu de ses fonctions et fait l’objet d’une procédure de destitution, dont le verdict est attendu dans les prochains jours. En cas de destitution définitive, une élection présidentielle devra être organisée dans un délai de 60 jours.
Han Duck-soo, quant à lui, avait été accusé d’entraver les procédures contre le président en refusant de nommer de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Cette manœuvre était perçue comme une tentative de protéger Yoon Suk Yeol, car un seul vote contre aurait suffi à bloquer sa destitution. Le bureau présidentiel a salué la décision de la Cour, la qualifiant de réaffirmation de l’injustice des procédures de destitution « excessives et malveillantes » de l’Assemblée nationale.
Pendant ce temps, la présidence était assurée par le ministre des Finances Choi Sang-mok, qui a nommé deux nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Les tensions politiques restent vives, avec des manifestations massives de partisans et de détracteurs de Yoon Suk Yeol. Ce dernier, jugé pour insurrection dans un procès pénal parallèle, avait été arrêté en janvier avant d’être libéré en mars pour vice de procédure. L’issue de cette crise politique reste incertaine, mais elle témoigne d’une polarisation profonde au sein de la société sud-coréenne.