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Boris Pistorius, l’homme qui redonne une armée à l’Allemagne

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Figure montante de la politique allemande, le ministre de la Défense incarne le virage stratégique d’un pays confronté aux défis sécuritaires européens.

Boris Pistorius conserve son poste clé dans le nouveau gouvernement allemand, avec pour mission prioritaire de moderniser en urgence les forces armées nationales. Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et les incertitudes transatlantiques, son rôle s’annonce déterminant pour transformer une Bundeswehr longtemps sous-équipée en une armée crédible.

Arrivé en 2023 à ce ministère sans expérience fédérale, ce social-démocrate a su s’imposer par son pragmatisme et son franc-parler, devenant l’un des responsables les plus appréciés du pays. Son défi ? Augmenter massivement les dépenses militaires pour atteindre les 2 % du PIB, tout en renforçant l’industrie de défense européenne pour réduire la dépendance aux États-Unis. Un fonds spécial de plusieurs centaines de milliards d’euros doit permettre d’accélérer les commandes d’armements et de combler les lacunes criantes en matériel.

Sans détour, Pistorius a martelé la nécessité de restaurer la « capacité de combat » de l’Allemagne, une rhétorique qui a bousculé les tabous pacifistes hérités de l’après-guerre. Fervent soutien de Kiev, il rejette toute concession territoriale à la Russie, tout en demeurant prudent sur l’envoi de missiles Taurus, jugés peu décisifs.

Autre chantier majeur : le recrutement. Face à la pénurie de soldats, il propose un recensement ciblé des jeunes, excluant cependant le rétablissement du service obligatoire pour des raisons logistiques. Son approche ferme, forgée lors de ses mandats locaux contre la violence ultra ou islamiste, lui vaut des tensions avec l’aile gauche de son parti, qui lui reproche un positionnement trop atlantiste.

Polyglotte et juriste de formation, cet ancien maire d’Osnabrück incarne une nouvelle génération de dirigeants social-démocrates, à l’aise dans les dossiers sécuritaires. Un profil qui pourrait faire de lui un futur candidat à la chancellerie, malgré la déroute récente du SPD aux législatives.

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