Les frappes israéliennes s’intensifient dans la bande de Gaza, tandis que le ministre de la Défense menace d’annexer des parties du territoire. Les négociations pour un cessez-le-feu restent dans l’impasse, malgré les efforts internationaux.
Les tensions dans la bande de Gaza atteignent un nouveau paroxysme alors que les forces israéliennes poursuivent leur offensive militaire pour le quatrième jour consécutif. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que des portions du territoire pourraient être annexées si le Hamas ne libère pas les otages israéliens encore détenus. Cette menace intervient dans un contexte de reprise des violences, marquée par des frappes aériennes et terrestres qui ont déjà causé la mort de 520 personnes depuis mardi, selon les autorités locales.
Une proposition de cessez-le-feu, portée par l’Égypte et le Qatar, a été soumise au Hamas. Elle prévoit un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, ainsi que l’acheminement d’aide humanitaire, actuellement bloquée par Israël. Cependant, aucun accord n’a encore été trouvé, laissant planer l’incertitude sur une issue pacifique à court terme. Les frappes israéliennes ont notamment visé un hôpital turc désaffecté, que l’armée israélienne accuse d’être utilisé comme base par le Hamas. Ankara a dénoncé une attaque délibérée, tandis que l’État hébreu justifie ses actions par la nécessité de neutraliser des combattants ennemis.
Sur le terrain, les civils paient un lourd tribut. Des images diffusées par l’AFPTV montrent des familles fuyant les zones de combat, transportant leurs maigres biens sur des charrettes tirées par des ânes. L’armée israélienne a également appelé les habitants du sud de Gaza à évacuer en prévision de nouvelles frappes. Ces déplacements massifs rappellent l’urgence humanitaire qui prévaut dans cette région déjà ravagée par des mois de conflit.
Sur le plan diplomatique, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé leur consternation face au nombre de victimes civiles et ont appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé l’opposition de son pays à toute forme d’annexion, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza. Ces déclarations interviennent alors que le président israélien, Isaac Herzog, a lui-même exprimé son trouble face à la reprise des hostilités, une critique rare visant l’action de son gouvernement.
En parallèle, la branche armée du Hamas a revendiqué le tir de plusieurs roquettes en direction d’Israël, présentées comme une réponse aux frappes israéliennes. L’armée israélienne a intercepté ces projectiles, tout comme un missile tiré depuis le Yémen par les rebelles Houthis, qui ont promis de continuer leurs attaques tant que les bombardements sur Gaza se poursuivront. Cette escalade régionale ajoute une dimension supplémentaire à un conflit déjà complexe.
En Israël, des milliers de manifestants ont défilé à Jérusalem pour dénoncer la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé de privilégier des calculs politiques au détriment de la sécurité des otages. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 seraient décédées selon les estimations israéliennes. Face à cette situation, le ministre Katz a averti que la pression sur le Hamas ne ferait que s’intensifier, avec pour objectif une occupation permanente des territoires conquis.