Monde
Elections néo-zélandaises: Ardern largement en tête selon les premiers résultats
Les travaillistes étaient donnés samedi soir largement en tête des élections néo-zélandaises, selon de premiers résultats laissant penser que la Première ministre Jacinda Ardern, forte des succès enregistrés contre le coronavirus, pourrait même arracher la majorité absolue.
Alors que 36% des bulletins avaient été comptés, le Parti travailliste était en tête avec 50,5% des suffrages, ce qui selon les projections lui permettrait de contrôler 65 des 120 sièges du Parlement.
Jamais un parti néo-zélandais n’est parvenu à avoir la majorité absolue depuis la réforme du système électoral en 1996, ce qui fait que tous les Premiers ministres qui se sont depuis lors succédés ont dû gouverner en coalitions.
Les résultats sont loin d’être définitifs, mais le score des travaillistes semble nettement au-dessus de ce que les sondages avaient avancé. Il s’agirait si elle était confirmée de leur victoire la plus large depuis des décennies.
Le Parti national de Judith Collins (opposition de centre-droit) n’était crédité que de 26% des voix, un score qui ne lui donnerait que 34 sièges au Parlement, soit son pire résultat depuis 2002.
Au pouvoir depuis 2017, Mme Ardern, qui a eu 40 ans cet été, avait surnommé le scrutin les « élections du Covid », axant à fond sa campagne sur son bilan très solide dans la lutte contre la pandémie.
« Se serrer les coudes »
La Nouvelle-Zélande – cinq millions d’habitants – a enregistré 25 décès dus au coronavirus et la stratégie du gouvernement a été saluée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Qui est la plus qualifiée pour assurer la sécurité des Néo-Zélandais et (…) nous placer sur le chemin de la reprise? », avait interrogé la dirigeante travailliste lors de sa campagne.
Mme Ardern a aussi maintes fois insisté sur la nécessité de « se serrer les coudes dans les périodes incertaines », une façon de rappeler que la seconde moitié de son mandat a été marquée par une succession de crises sans précédent dans l’archipel.
La force de caractère de la Première ministre a notamment été éprouvée en mars 2019 lors de la pire attaque terroriste perpétrée de l’histoire néo-zélandaise, quand un suprémaciste blanc a froidement abattu 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch (Sud).
Mme Ardern avait alors impressionné par son attitude, sa compassion vis-à-vis des victimes, et sa réaction politique très vive, notamment sur la question du contrôle des armes et sur celle de la nécessité de pousser les réseaux sociaux à sévir contre la propagation des discours de haine.
A ce drame, avait succédé une éruption volcanique qui a fait 21 morts en décembre et, cette année, la pandémie.
« Quelle que soit la crise que je traverse, vous aurez toujours l’assurance que je donnerai tout ce que j’ai (…), même si cela implique un énorme sacrifice », a-t-elle affirmé cette semaine.
Coalition avec les Verts
Sur le front intérieur, la dirigeante travailliste avait vu ses réformes freinées par les blocages opérés par un de ses partenaires de coalition, le mouvement populiste New Zealand First (NZF) de Winston Peters.
Même si les travaillistes n’obtenaient pas cette fois la majorité absolue, ils devraient pouvoir s’affranchir de NZF pour ne plus s’appuyer que sur les Verts, qui seront plus enclins à soutenir ses programmes en matières d’accès au logement ou de réduction de la pauvreté infantile.
Sa principale adversaire, Mme Collins, a cherché à agiter comme un épouvantail la menace que constitueraient les écologistes, affirmant que les hausses d’impôts que ces derniers défendraient étrangleront les classes moyennes.
Plus de la moitié des 3,5 millions d’inscrits avaient opté pour la procédure de vote anticipé, ce qui signifie que les résultats devraient tomber rapidement. Les bureaux de vote ont fermé à 19H00 (06H00 GMT).
Les élections étaient initialement prévues le 19 septembre, mais le scrutin a été reporté d’un mois en raison d’une deuxième vague épidémique, centrée sur Auckland (nord), qui est désormais terminée.
Les électeurs étaient aussi invités à se prononcer sur deux référendums, le premier sur l’usage du cannabis à des fins récréatives, le second sur l’euthanasie. Les résultats de ces consultations ne sont pas attendues avant le 30 octobre.
Monde
Attaque meurtrière à La Nouvelle-Orléans : 15 morts, une enquête pour terrorisme ouverte
La nuit du Nouvel An a été marquée par une tragédie à La Nouvelle-Orléans, où une attaque à la voiture-bélier a fait 15 morts et des dizaines de blessés. Les autorités explorent désormais la piste d’une action coordonnée.
Dans la nuit du 31 décembre au 1ᵉʳ janvier, un véhicule a délibérément foncé dans la foule rassemblée pour les célébrations du Nouvel An à l’intersection de Canal et Bourbon Street, en plein cœur du quartier français de La Nouvelle-Orléans. Le bilan humain est lourd : 15 personnes ont perdu la vie et une trentaine d’autres ont été blessées, certaines grièvement.
Le suspect, identifié comme Shamsud-Din Jabbar, un vétéran de l’armée américaine âgé de 42 ans et originaire du Texas, a été abattu par les forces de l’ordre sur les lieux de l’attaque. Les premières investigations suggèrent qu’il n’aurait pas agi seul. Des enregistrements vidéo montrent plusieurs individus plaçant un engin explosif improvisé dans le véhicule utilisé pour l’attaque. De plus, un drapeau de l’État islamique a été retrouvé à l’intérieur du véhicule, renforçant la thèse d’une action terroriste coordonnée.
Les autorités locales, appuyées par le FBI, ont ouvert une enquête pour « acte de terrorisme ». Le président Joe Biden a été informé de la situation et a exprimé son soutien aux familles des victimes, tout en promettant une réponse ferme face à cette attaque. Le gouverneur de la Louisiane, Jeff Landry, a également réagi avec consternation, qualifiant l’événement d' »acte de violence horrible » et exhortant la population à éviter la zone concernée.
La communauté internationale a exprimé sa solidarité. Le président français Emmanuel Macron a déclaré : « Nos pensées vont aux familles des victimes et aux blessés, ainsi qu’au peuple américain dont nous partageons la peine. » Le Premier ministre François Bayrou a, quant à lui, appelé à « combattre » le « terrorisme », « ensemble », soulignant que « le terrorisme qui a frappé à La Nouvelle-Orléans vise à détruire ce que nous avons de plus cher, des citoyens innocents, des familles, et les valeurs qui nous font vivre ensemble ».
Les services de secours restent mobilisés pour prendre en charge les blessés, dispersés dans différents hôpitaux de la région. Le Dr Dwight McKenna, coroner de La Nouvelle-Orléans, a indiqué que l’identification des victimes est en cours et pourrait prendre plusieurs jours.
Cette attaque intervient alors que la ville accueillait un match universitaire de football américain, attirant une affluence record de visiteurs en pleine soirée du Nouvel An. La population locale et les nombreux touristes présents sont sous le choc, tandis que les autorités poursuivent leurs investigations pour déterminer les motivations exactes des assaillants et prévenir toute menace future.
Monde
Au moins 120 morts dans un accident d’avion en Corée du Sud
Un vol de Jeju Air s’est écrasé à l’aéroport de Muan, causant la mort d’au moins 120 personnes, dans un accident sans précédent pour la compagnie.
Un vol de la compagnie aérienne sud-coréenne Jeju Air, opérant sous le numéro JJA-2216, a connu une fin tragique dimanche matin lorsqu’il a tenté d’atterrir à l’aéroport de Muan. L’avion, un Boeing 737-8AS, transportait 181 personnes, dont 175 passagers et six membres d’équipage, lorsqu’il a heurté une barrière en bout de piste, provoquant une explosion suivie d’un incendie dévastateur.
Selon les services de secours, l’accident a eu lieu à 09h03 heure locale (00h03 GMT), résultant en la mort d’au moins 120 personnes. Les pompiers ont réussi à extraire deux survivants, tous deux membres de l’équipage, de l’épave en flammes. Les causes préliminaires de l’accident pointent vers une collision avec des oiseaux, exacerbée par des conditions météorologiques adverses. Une enquête approfondie est en cours pour déterminer la séquence exacte des événements.
Les images capturées par la chaîne de télévision locale MBC montrent l’avion en approche finale, avec de la fumée s’échappant des moteurs, avant qu’il ne percute violemment la barrière. Les impacts ont été si violents que de nombreux passagers ont été éjectés de l’appareil, réduisant considérablement leurs chances de survie. Le fuselage, presque entièrement consumé par les flammes, ne laisse que peu d’espoir quant à l’identification rapide des victimes.
Le gouvernement sud-coréen, sous la direction du chef de l’État par intérim Choi Sang-mok, a réagi rapidement. Une réunion d’urgence a été convoquée, et le président par intérim a ordonné la mobilisation de toutes les ressources disponibles pour gérer les conséquences de cet accident. Il est attendu sur les lieux de la catastrophe dans l’après-midi.
Jeju Air, une compagnie low-cost fondée en 2005, n’avait jamais connu un tel drame dans son histoire. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, la compagnie a exprimé ses « sincères excuses » et a promis de coopérer pleinement avec les autorités pour comprendre les circonstances de l’accident.
Cet événement rappelle les rares mais dévastateurs accidents d’avion dans l’histoire récente de la Corée du Sud. Le plus meurtrier à ce jour reste le crash d’un Boeing 767 d’Air China en 2002, près de l’aéroport de Busan-Gimhae, qui avait fait 129 victimes.
La collision avec des oiseaux, bien que rare, représente une menace significative pour l’aviation, capable de provoquer des arrêts de moteurs et des pertes de contrôle. L’incident de l’US Airways en 2009, surnommé le « Miracle sur l’Hudson », où un Airbus A320 a avait atterri sans perte humaine après avoir ingéré des oiseaux, illustre la gravité de tels incidents.
Monde
La France a officiellement demandé le rapatriement de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie
La France a officiellement sollicité le rapatriement de Serge Atlaoui, condamné à la peine capitale en Indonésie pour trafic de drogue.
Le gouvernement français a récemment transmis une demande officielle à Jakarta pour le transfèrement de Serge Atlaoui, un citoyen français condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue. Cette requête, adressée par le ministère français de la Justice, a été confirmée par Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains.
Serge Atlaoui, originaire de Metz, avait été arrêté en 2005 dans une usine à Jakarta où de la drogue avait été découverte. Il s’est toujours défendu d’être un trafiquant, affirmant qu’il avait simplement installé des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. Malgré ses protestations, il a été condamné initialement à la prison à vie, peine qui fut ensuite aggravée en appel à la peine capitale par la Cour suprême d’Indonésie.
Cette initiative de rapatriement intervient dans un contexte où l’Indonésie applique une des législations antidrogue les plus sévères au monde. L’affaire d’Atlaoui a suscité une grande attention médiatique, notamment lorsqu’il a obtenu un sursis temporaire en 2015 après une intensification des pressions diplomatiques de la part de la France.
L’annonce de cette demande officielle est perçue comme un pas significatif dans le combat de longue haleine pour le retour de M. Atlaoui en France. « Cette nouvelle suscite évidemment un espoir immense », a déclaré Richard Sédillot, l’avocat français de M. Atlaoui. Les discussions sur cette demande sont prévues pour début janvier, selon M. Yusril, laissant présager des négociations détaillées entre les deux pays.
L’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM), qui soutient Atlaoui depuis 2007, a salué cette démarche. « C’est l’avant-dernière étape d’un long combat », a affirmé Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l’ONG. La France espère que ce transfert se concrétisera, offrant à Atlaoui une chance de purger sa peine dans son pays natal.
En parallèle, l’Indonésie compte plusieurs centaines de condamnés à mort, parmi lesquels une minorité de ressortissants étrangers. Récemment, des accords similaires ont permis le rapatriement de condamnés d’autres nationalités, illustrant une tendance vers une plus grande flexibilité dans l’application de la peine capitale.
Cette demande de transfèrement est un signal fort de la volonté française de protéger ses citoyens à l’étranger, même dans les situations les plus complexes. La communauté internationale et les défenseurs des droits humains observent attentivement l’évolution de ce dossier, espérant que cela pourrait ouvrir la voie à d’autres cas similaires.
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