Planète
Un siècle de clémentine corse, l’excellence face aux géants
_**Malgré un volume modeste à l’échelle mondiale, l’agrume insulaire, qui célèbre son centenaire, a bâti sa réputation sur une qualité irréprochable et une identité préservée, lui permettant de se distinguer sur le marché français.**_
Née d’un croisement entre mandarine et orange douce en Algérie au début du siècle dernier, la clémentine a été introduite en Corse en 1925. Aujourd’hui, elle constitue la quasi-totalité de la production française de ce fruit. Sa singularité est officiellement reconnue depuis 2007 par une Indication Géographique Protégée, un label qui encadre rigoureusement ses caractéristiques, du taux de sucre à l’absence de pépins, en passant par une coloration naturelle qui autorise une partie de l’épiderme à rester verte.
Cette démarche qualitative s’impose comme une nécessité économique. Avec environ 48 600 tonnes récoltées l’an dernier, la filière corse, qui génère 90 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie deux mille personnes, fait figure de modeste acteur face aux productions massives de la Chine, de l’Espagne ou du Maroc. La France importe d’ailleurs chaque année près de 200 000 tonnes de clémentines, principalement en provenance de ces deux derniers pays.
La stratégie insulaire repose ainsi sur une valorisation maximale. Les fruits répondant au cahier des charges de l’IGP, cueillis à pleine maturité et commercialisés avec leurs feuilles, gagnent les étals de métropole en moins de vingt-quatre heures. Ils y sont proposés à un prix sensiblement plus élevé que leurs concurrents importés. Les clémentines ne pouvant prétendre à l’IGP sont, quant à elles, transformées localement en jus, en huile essentielle ou en bases pour l’industrie alimentaire.
Cette recherche d’excellence et de valorisation trouve également un écho dans la gastronomie. Des chefs corses et internationaux installés sur l’île intègrent désormais cet agrume dans leurs créations, salées ou sucrées, voyant en lui un produit à la fois emblématique et versatile.
La récolte en cours s’annonce cependant en retrait cette année, en raison de conditions climatiques défavorables lors de la floraison. Cette fluctuation ponctuelle ne remet pas en cause une dynamique de fond. Depuis 2019, la production insulaire a globalement progressé, portée par une surface plantée qui atteint désormais 1 700 hectares. Dans un contexte où le premier producteur européen, l’Espagne, connaît des difficultés structurelles, la clémentine corse continue de cultiver sa différence.
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