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Économie

STMicroelectronics : la guerre froide entre actionnaires français et italiens s’intensifie

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Alors que Rome retire son soutien au PDG, le conseil de surveillance réaffirme sa confiance dans la direction, creusant le fossé entre les deux pays co-actionnaires.

La gouvernance de STMicroelectronics traverse une crise sans précédent. Le conseil de surveillance a publiquement réitéré son appui à Jean-Marc Chéry, contredisant ainsi la position de l’Italie, qui a retiré son soutien au dirigeant la veille. Cette divergence illustre les tensions croissantes entre les deux principaux actionnaires publics, la France et l’Italie, détenteurs conjoints de 27,5 % du capital.

La fracture s’est accentuée avec le rejet de la candidature de Marcello Sala, proposé par Rome pour siéger au conseil. Les autorités italiennes ont vivement critiqué cette décision, qualifiée d’ »inacceptable », tandis que Paris a souligné que le refus émanait des administrateurs indépendants et non de ses représentants. Malgré les assurances de collaboration affichées par les deux gouvernements, les désaccords persistent sur la stratégie industrielle, notamment concernant les investissements en Italie.

Parallèlement, le groupe doit composer avec des défis financiers majeurs. Son bénéfice net a chuté de 63 % en 2024, et un plan d’économies de plusieurs centaines de millions de dollars est en cours d’élaboration. STMicroelectronics fait également face à une action collective aux États-Unis, où des investisseurs l’accusent d’avoir induit le marché en erreur avant la publication de résultats décevants. Le conseil de surveillance a rejeté ces allégations, défendant l’intégrité de sa direction.

Dans ce contexte tendu, la question des investissements futurs et de la répartition géographique des activités reste un point de friction entre actionnaires. Alors que l’Italie exige un rééquilibrage en sa faveur, la direction devra naviguer entre ces pressions politiques et les impératifs économiques du secteur des semi-conducteurs, en pleine mutation.

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