Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Sète a été condamné pour préjudice moral envers une ancienne employée. Ce jugement, rendu en fin d’année, met en évidence les conséquences graves d’une gestion défaillante du CCAS sous la direction de Jocelyne Gizardin.
En août 2021, une professionnelle expérimentée dans le secteur social reçoit un appel de la direction des ressources humaines de la commune, lui annonçant que sa candidature au poste de chef du service insertion solidarité a été retenue. Un courrier officiel daté du 12 août 2021 confirme cette décision, précisant une prise de poste fixée au 11 octobre 2021.
Rassurée par ces démarches, la candidate démissionne de son poste précédent à Trappes et organise un déménagement à 700 kilomètres, emportant avec elle son fils âgé de 15 ans. Ce dernier est inscrit au lycée Jean Mermoz à Montpellier pour la rentrée 2021/2022. Tout semblait prêt pour un nouveau chapitre.
Cependant, à sa grande surprise, le 8 septembre 2021 soit à peine un mois après la confirmation écrite de son embauche et son déménagement, le CCAS lui adresse un courrier laconique. En objet, on peut lire, « Annulation de recrutement ». La raison ? Le poste n’est finalement plus vacant. Ce revirement brutal, intervenu alors que tout était mis en place pour son arrivée, plonge la candidate dans un état de stupéfaction.
Cette rupture d’embauche n’a pas seulement affecté sa carrière, mais a également bouleversé sa vie personnelle et familiale. Obligée de retourner en région parisienne, elle a réussi à retrouver un emploi à Châtillon après quelques mois, d’abord en contrat temporaire, puis en tant que directrice adjointe. Pendant ce temps, son fils de 15 ans, tout juste installé à Montpellier, a dû vivre seul dans un appartement, à des centaines de kilomètres de sa mère, afin de poursuivre sa scolarité. Des frais inutiles, des nuits d’angoisse et un éloignement forcé de son enfant mineur viennent s’ajouter à une humiliation professionnelle.
Face à cette situation, la candidate saisit la justice et demande réparation. Elle réclame 21 000 euros pour couvrir la perte financière, les frais liés au déménagement et le préjudice moral. Toutefois, le tribunal administratif de Montpellier n’a retenu que la dimension morale du préjudice. Si la perte financière n’a pas pu être prouvée, les juges ont reconnu l’impact psychologique et les troubles causés par cette rupture fautive. Le CCAS a été condamné à lui verser 2 000 euros, ainsi que 1 500 euros pour couvrir les frais de justice.
Pour cette mère et salariée, la décision judiciaire représente une forme de reconnaissance des épreuves traversées. Elle illustre également à quel point les défaillances dans la gestion du CCAS et des ressources humaines de la ville de Sète peuvent bouleverser des vies. À Sète, l’hospitalité légendaire semble parfois se résumer à un aller-retour de 700 kilomètres. Espérons que la candidate, malgré cette expérience amère, gardera de la ville le souvenir d’une promenade au bord des canaux, plutôt que d’une plongée dans les eaux troubles du CCAS.
Isabelle
10 janvier 2025 at 19 h 39 min
J’ai comme rêve d’habiter cette magnifique ville de Sète où je me rends régulièrement depuis plus de 25 ans.
Je viens de lire les 2 articles concernant la ville et son dirigeant
Je veux vous remercier pour ces articles si clairs qui expliquent bien les choses.
Je vous remercie particulièrement pour votre finesse d’écriture et vos formules si imagées grâce auxquelles j’ai éclaté de rire malgré la gravité des faits.
Le tour de force n’est il pas de transmettre les informations comme vous le faites en alliant l’alarmant le tragique à une réalité si bien imagée que j’ai cru l’espace d’un instant être perchée sur une grue puis arpenter les canaux et plonger les yeux bloqués par l’opacité de l’eau… merci de m’avoir fait tant rire malgré l’évocation de ces faits si tragiques et inhumains.
Le Singulier
15 janvier 2025 at 9 h 38 min
Bonjour, merci infiniment pour votre message. Votre fidélité à Sète et vos mots chaleureux sur notre écriture nous touchent profondément. Nous sommes ravis d’avoir pu vous informer tout en vous faisant sourire. Votre soutien est précieux, merci encore ! L’équipe du Singulier.