Une récente recherche met en lumière un « effet week-end » préoccupant, avec une hausse des complications et de la mortalité pour les interventions réalisées en fin de semaine.
Une étude publiée début mars dans le *JAMA Network* par des chercheurs du Houston Methodist Hospital, de l’Université de Californie à Los Angeles et de l’Université de Toronto révèle un phénomène inquiétant. Les patients opérés le vendredi présentent un risque accru de complications et de mortalité par rapport à ceux dont l’intervention a lieu en début de semaine. Ce phénomène, qualifié d' »effet week-end », touche plusieurs spécialités chirurgicales.
Les chiffres sont éloquents. Les complications dans les 30 jours suivant l’opération concernent 4,25 % des patients opérés le vendredi, contre 4,07 % pour ceux opérés le lundi. La mortalité à 30 jours est également légèrement plus élevée (0,16 % contre 0,15 %), soit une augmentation relative de 9 %. Sur une période d’un an, la différence est encore plus marquée : 1,44 % des patients opérés en fin de semaine décèdent, contre 1,30 % pour ceux opérés en début de semaine, soit une hausse de 12 %.
Les chercheurs pointent du doigt plusieurs facteurs explicatifs. En fin de semaine, les effectifs hospitaliers sont souvent réduits, ce qui impacte la qualité des soins. Les services d’imagerie et de laboratoire fonctionnent au ralenti, et les spécialistes sont moins disponibles. Ces conditions peuvent entraîner des retards dans la prise en charge des complications postopératoires ou limiter l’accès à des examens nécessaires.
Face à ces constats, l’étude recommande de privilégier les interventions en début de semaine lorsque cela est possible, afin de garantir une prise en charge optimale. Elle souligne également la nécessité de renforcer les effectifs hospitaliers le week-end pour assurer une continuité des soins de qualité. Une réflexion qui pourrait inciter les établissements de santé à revoir leur organisation pour mieux protéger les patients.