France
Politique: nouveaux voeux sous Covid pour Macron à l’approche de la présidentielle
Emmanuel Macron présente vendredi à 20 heures de nouveaux voeux sous Covid, l’occasion de mettre en avant son bilan à quatre mois de la présidentielle, malgré un climat plombé par la flambée épidémique qui vampirise une fois de plus l’actualité.
Il y a un an, après dix mois d’épidémie, le chef de l’Etat lançait, assis à côté d’un feu de cheminée à l’Elysée: « l’espoir est là », allusion aux débuts de la campagne vaccinale qu’il demandait à son gouvernement d’accélérer. Il promettait « une économie plus forte » et « un nouveau matin français ».
Depuis, trois vagues successives ont à chaque fois douché l’espoir d’une sortie rapide de la crise. En 2018 et 2019, c’est à la lumière de deux autres violentes secousses, celle des Gilets jaunes puis de la réforme contestée des retraites qu’il adressait ses voeux pour la nouvelle année.
Cette fois, le chef de l’Etat, tout juste revenu de son lieu de villégiature varois de Brégançon, va « dresser la liste des défis du pays pour 2022, dont la présidence française de l’Union européenne (PFUE) et la gestion de la pandémie », mais aussi « regarder avec lucidité les mois écoulés et avec pragmatisme les mois à venir », indique l’Elysée sans détail.
Celui qui n’a pas encore indiqué s’il se représenterait en 2022 – ce dont personne ne doute – devrait ainsi défendre sa gestion de la crise sanitaire et souligner les bonnes nouvelles sur le front de l’économie et de l’emploi.
Massivement soutenue par l’Etat, la croissance doit atteindre 6,7% en 2021 puis 3,6% pour 2022, selon la Banque de France. Et le chômage reste au plus bas depuis 2008, à 8,1%.
En guise de plaidoyer, l’Elysée a posté jeudi sur les réseaux une vidéo récapitulative de 2021, qui mélange exploits sportifs et scientifiques à des décisions et slogans présidentiels, surtout hors Covid.
On y voit ainsi se succéder McFly et Carlito à l’Elysée, Julian Alaphilippe, Thomas Pesquet dans la station spatiale, le chantier de Notre-Dame, des vaccinations, le robot sur Mars, l’Arc de Triomphe emballé, le nouveau TGV, son annonce du doublement du congé paternité, les funérailles de Jean-Paul Belmondo, des médaillés olympiques à Tokyo, le leitmotiv « produire » du vaccin, le slogan « faire nation » ou encore la panthéonisation de Josephine Baker.
Le président pourrait aussi aborder le sujet qu’il n’évoque quasiment jamais directement: l’élection présidentielle d’avril 2022. Non pour déclarer sa candidature mais pour évoquer le maintien de l’élection malgré le Covid, comme il l’a déjà assuré la semaine dernière en Conseil des ministres.
Alors que le 1er janvier donnera le coup d’envoi de la présidence française de l’UE, Emmanuel Macron rappellera ses grandes ambitions pour ce semestre qui lui permettra de pousser quelques dossiers. Même si le court délai de cette présidence tournante, largement formelle, n’y suffiront pas.
Pessimisme ambiant
Parmi ses priorités figurent la création d’un budget d’investissement en Europe, avec modification des critères de Maastricht, la protection des frontières contre les migrants illégaux ainsi que l’instauration d’une taxe carbone pour les importations hors UE.
Autant de thèmes pouvant servir de tremplin à une future campagne.
Mais il devra capter l’attention de Français particulièrement pessimistes, dont seuls 17% pensent que 2022 sera meilleure que 2021, selon un sondage Odoxa réalisé par internet les 21 et 22 décembre.
Non seulement 85% pronostiquent la poursuite de la crise sanitaire mais 60% un mouvement social de type Gilets jaunes. Santé et pouvoir d’achat se disputent la première place de leurs préoccupations.
Pour autant, Emmanuel Macron reste le favori des pronostics, puisque 53% le voient réélu. Il reste en haut du podium des personnalités politiques qui « feront » 2022, devant Valérie Pécresse et Éric Zemmour.
Son Premier ministre sera, lui, sur le terrain vendredi soir, pour marquer son soutien aux forces de l’ordre chargées de veiller à la sécurité de la Saint-Sylvestre sur les Champs-Elysées où les rassemblements alcoolisés seront interdits et les bars devront fermer à 2 heures du matin.
Jean Castex montrera aussi son soutien aux soignants lors d’une visite à l’hôpital Cochin, en terminant par les sapeurs-pompiers.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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