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Mort de George Floyd: les jurés face à deux versions irréconciliables du drame

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Violence « excessive » ou attitude conforme à sa formation? Le procès du policier blanc accusé du meurtre de George Floyd est entré lundi dans le vif avec la présentation de deux versions irréconciliables de ce drame qui a profondément secoué l’Amérique.

Derek Chauvin a « trahi » son serment de policier et fait « un usage excessif et déraisonnable de la force » contre le quadragénaire noir, a dénoncé d’emblée le procureur Jerry Blackwell.

Faux, « il a fait exactement ce qu’il a été formé à faire au cours de ses 19 ans de carrière » pour appréhender un suspect récalcitrant, a rétorqué l’avocat du policier, Eric Nelson, en demandant aux jurés de l’acquitter.

Le 25 mai à Minneapolis, Derek Chauvin, et trois collègues, ont voulu arrêter l’Afro-Américain, soupçonné d’avoir écoulé un faux billet de 20 dollars pour acheter des cigarettes. Ils l’ont plaqué au sol et menotté. Derek Chauvin a alors placé son genou droit sur le cou de George Floyd pendant 9 minutes et 29 secondes.

D’emblée, l’accusation a montré aux jurés une vidéo du drame, filmé par une passante. Sur cet enregistrement qui a fait le tour du monde, George Floyd râle, halète, supplie à plusieurs reprises « Je ne peux pas respirer », avant de perdre conscience.

Les images de son calvaire ont suscité des manifestations géantes à travers les Etats-Unis, mais aussi en Asie, en Europe et ailleurs.

Le procès de Derek Chauvin, retransmis en direct, est donc scruté de près. Le président démocrate Joe Biden « va le suivre avec attention, comme tous les Américains », a souligné la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.

« L’Amérique en procès »

En dépit de cette mobilisation, ce procès n’est « pas le procès de la police ou des méthodes policières », a insisté le procureur Jerry Blackwell.

Pour lui, les policiers « font un travail difficile et doivent parfois prendre des décisions en une fraction de seconde ». Mais, a-t-il poursuivi, « ce n’est pas le cas ici », la scène a duré « 479 secondes », a-t-il martelé.

En écho, Eric Nelson a demandé au jury de se concentrer sur les faits. « Il n’y a pas de cause politique ou sociale dans la salle d’audience », leur a-t-il dit.

Juste avant l’audience, l’avocat de la famille de George Floyd a au contraire souligné la dimension « historique » de ce procès. C’est « un référendum sur le chemin parcouru par l’Amérique dans sa quête d’égalité et de justice pour tous », a déclaré Ben Crump.

« Chauvin est sur le banc des accusés, mais c’est l’Amérique qui est en procès », a renchéri le révérend Al Sharpton, un militant des droits civiques qui, avec les proches de George Floyd, s’est agenouillé en silence pendant environ neuf minutes à l’extérieur de la salle d’audience.

Les poursuites contre des policiers sont très rares aux Etats-Unis, et les condamnations encore plus.

« Salir la mémoire »

Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, est inculpé de meurtre et d’homicide involontaire. Remis en liberté sous caution, il a assisté à toutes les audiences depuis l’ouverture de son procès, le 9 mars.

Après trois semaines consacrées à la sélection des jurés, l’accusation et la défense disposent de trois à quatre semaines pour tenter de les convaincre. Leur verdict est attendu fin avril ou début mai.

En attendant, les procureurs vont tenter de démontrer que Derek Chauvin a manifesté du mépris pour la vie de George Floyd en maintenant sa pression bien que celui-ci se soit évanoui, et que son pouls ait finalement disparu.

Me Eric Nelson va au contraire assurer que le policier s’est contenté de suivre des procédures autorisées et qu’il n’est pas responsable de la mort de George Floyd.

Son cœur s’est arrêté « à cause d’une hypertension, d’une maladie coronarienne, de l’ingestion de méthamphétamine et de fentanyl », un puissant opiacé dont il était consommateur, a assuré l’avocat dans ses propos liminaires.

Il « va essayer de salir » la mémoire de George Floyd, mais « les faits sont simples. Ce qui l’a tué était une overdose de force excessive », a rétorqué Ben Crump, accusant l’ex-policier d’avoir « torturé » M. Floyd.

 » Vide dans le cœur »

La mairie de Minneapolis, qui a décidé de réformer en profondeur ses services de police, a déjà accepté de verser 27 millions de dollars de dédommagements à la famille de George Floyd pour mettre un terme à sa plainte au civil.

« J’ai un immense vide dans le cœur, il ne peut pas être rempli, aucune somme d’argent ne le pourra. Nous voulons une condamnation », a affirmé dimanche soir le frère de George Floyd, Philonise.

Toujours à cause du Covid-19, les trois autres policiers impliqués dans le drame, Alexander Kueng, Thomas Lane, et Tou Thao, seront jugés en août pour « complicité de meurtre ».

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

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Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte

Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.

La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.

Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.

L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.

Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.

Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.

Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.

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L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

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L'ONU prévient que le conflit n'est pas "terminé" en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer

L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.

L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.

Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.

Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.

Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.

Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.

Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.

L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.

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