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Marineland, un parc fantôme où survivent les derniers cétacés

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Dans le parc d’Antibes fermé depuis janvier, orques et dauphins évoluent dans des installations dégradées, tandis que s’intensifie la recherche de solutions pour leur relocalisation.

Au cœur de Marineland déserté, deux orques et douze dauphins continuent de circuler dans des bassins dont l’état se détériore progressivement. Les autres espèces animales ont été transférées vers d’autres établissements, laissant derrière elles des installations vides et un parking immense barré d’un panneau « complet » malgré l’absence totale de visiteurs. Le souffle caractéristique des cétacés résonne désormais dans des gradins envahis par les fientes d’oiseaux, témoignant de l’arrêt des activités.

L’espace dédié aux orques, construit il y a plus de vingt ans, n’a bénéficié d’aucune rénovation majeure depuis 2021. L’adoption de la législation sur le bien-être animal, interdisant à terme la détention des cétacés, a précipité le déclin du parc. Les pensionnaires actuels, nés en captivité, ne pourraient survivre en milieu naturel, ce qui complexifie leur devenir. La direction réclame depuis plusieurs mois l’autorisation de les transférer vers l’Espagne, où les spectacles marins demeurent autorisés.

L’infrastructure montre des signes évidents de vétusté, avec des fissures apparues au fond des bassins et des fragments de béton qui se détachent. Un incident survenu en mars 2024, lorsqu’une orque a succombé après avoir ingéré un fragment métallique, a confirmé les risques encourus par les animaux. Les opérations de maintenance régulières perturbent les cétacés et altèrent la qualité de l’eau.

Le parc doit également faire face à des intrusions répétées, notamment de jeunes venus réaliser des selfies, mettant en péril leur sécurité et celle des animaux. En l’absence d’animateurs, les dauphins manifestent des signes d’ennui, réagissant au moindre stimulus extérieur. Trente-cinq employés continuent d’assurer les soins quotidiens et la stimulation cognitive des cétacés, mais leur avenir professionnel reste incertain.

Sur le plan financier, la structure sans revenus supporte des coûts annuels se chiffrant en millions d’euros, incluant les salaires, l’alimentation et la sécurisation du site. Une proposition de l’ONG Sea Shepherd visant à financer des travaux a été déclinée, la direction jugeant irréaliste la création prochaine de sanctuaires. Le transfert vers l’Espagne bute sur plusieurs refus, notamment pour les orques, tandis que le projet alternatif du ZooParc de Beauval ne pourrait aboutir avant 2027. Des observateurs internationaux soulignent l’urgence de la situation, estimant que le maintien dans les bassins actuels représente une menace plus immédiate que toute solution imparfaite de relocalisation.

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