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Le spectre de l’extinction plane sur les aras de Spix

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Une maladie incurable frappe les derniers spécimens réintroduits dans la nature, compromettant les efforts de conservation de cet oiseau emblématique.

Les onze derniers aras de Spix vivant en liberté au Brésil ont contracté une infection virale mortelle, selon les autorités environnementales. Cette annonce intervient comme un coup dur pour la préservation de cette espèce de perroquets au plumage bleu, rendue célèbre par le film d’animation Rio. Ces oiseaux avaient été réintroduits récemment dans leur habitat naturel du nord-est brésilien, dans le cadre d’un programme international de sauvegarde.

L’agence brésilienne de protection de la biodiversité a confirmé que tous les individus relâchés étaient porteurs du circovirus, responsable de la maladie du bec et des plumes. Cette pathologie aviaire, décrite comme incurable dans la majorité des cas, affecte également vingt-et-un oiseaux maintenus en captivité dans un centre d’élevage de l’État de Bahia. Des investigations sont en cours pour identifier l’origine de la contamination, tandis que les experts soulignent l’absence de risque pour la population humaine.

Le déclin dramatique de cette espèce remonte à plusieurs décennies, principalement causé par la destruction de son écosystème naturel – la caatinga – et par le trafic illégal. Considérés comme éteints en milieu sauvage depuis vingt-cinq ans, les aras de Spix font l’objet d’un programme de reproduction en captivité avant leur retour progressif dans la nature. Sur la vingtaine d’individus libérés depuis leur arrivée d’Allemagne en 2020, seuls onze avaient survécu avant cette contamination.

Le centre d’élevage Bluesky, partenaire brésilien d’une organisation allemande de conservation, a écopé d’une amende de 1,8 million de reais pour manquements aux protocoles sanitaires. Les inspecteurs ont relevé des conditions d’hygiène déplorables, avec des équipements souillés et un personnel insuffisamment protégé. Ces négligences coïncident avec la rupture du partenariat entre le Brésil et l’association allemande, suite à la cession non autorisée de vingt-six oiseaux à un établissement zoologique indien.

La situation actuelle représente un revers significatif pour les efforts de conservation déployés depuis des années. Avec la majorité des spécimens recensés vivant en captivité à travers le monde, la contamination des populations réintroduites menace directement la viabilité à long terme de l’espèce.

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