Nous rejoindre sur les réseaux

Planète

Le président du Giec appelle à une communication sans faille sur la responsabilité humaine

Article

le

Face à la persistance de discours climatosceptiques, le chef des experts climat de l’ONU insiste sur la nécessité d’une pédagogie ferme et d’une science irréfutable pour asseoir la réalité des faits.

Le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), Jim Skea, a réaffirmé avec force le consensus scientifique concernant l’origine anthropique du dérèglement climatique. Cette prise de position intervient dans un contexte où des voix continuent de remettre en cause les conclusions de la recherche, malgré l’accumulation de preuves. Le professeur écossais a souligné l’impératif de porter un message limpide et documenté pour contrer la désinformation.

Plus de six cents chercheurs sont réunis cette semaine en France pour lancer les travaux du prochain rapport d’évaluation du Giec. Cette réunion marque le début d’un cycle de plusieurs années visant à actualiser l’état des connaissances. Jim Skea a salué le soutien public apporté par les autorités françaises à cette initiative, y voyant un signal politique fort et un encouragement pour la communauté scientifique engagée dans ce travail colossal.

Interrogé sur les défis à venir, notamment le dépassement probable, à court terme, du seuil de réchauffement de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, le président du Giec a indiqué que le futur rapport devra préciser les trajectoires permettant de revenir sous cette limite. Cela impliquera, selon lui, des réductions drastiques des émissions de gaz à effet de serre, une transformation profonde des systèmes énergétiques et des modes d’utilisation des sols, ainsi que le développement à grande échelle des techniques de capture du dioxyde de carbone.

Concernant les tentatives de décrédibilisation des travaux du Giec, Jim Skea a réaffirmé la stratégie du groupe, fondée sur la clarté et la robustesse des données. Il a rappelé que la conclusion principale du dernier rapport, attribuant sans ambiguïté le changement climatique aux activités humaines, demeurait le socle à partir duquel tout dialogue doit s’engager. Cette position scientifique doit être constamment étayée et expliquée pour faire face aux campagnes de doute.

Sur le plan institutionnel, le président du Giec a reconnu que les processus d’approbation des rapports, qui nécessitent un consensus entre scientifiques et représentants des gouvernements, étaient par nature exigeants. Il a toutefois relativisé les craintes d’un blocage politique, notant que la procédure avait toujours abouti malgré les difficultés, à une exception près il y a près de trois décennies. La participation active de nombreux chercheurs américains, financés par des fondations privées, a également été mise en avant pour illustrer la résilience de l’expertise face aux aléas politiques.

Le calendrier de publication du prochain rapport, souhaité par certains pays pour 2028 afin qu’il éclaire le bilan mondial prévu lors de la COP33, fait l’objet de discussions. Pour Jim Skea, l’enjeu principal reste d’accorder aux scientifiques le temps nécessaire pour mener une évaluation rigoureuse et complète, sans précipitation ni délai excessif. Le message final adressé aux décideurs et aux citoyens est un appel à la patience et à l’attention, promettant des analyses nouvelles sur des thèmes émergents et sur la faisabilité réelle de l’objectif de long terme de 1,5°C.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus