Après des mois de combats acharnés, les forces armées soudanaises annoncent avoir repris le contrôle du palais présidentiel, marquant un tournant dans ce conflit qui déchire le pays depuis près de deux ans.
L’armée soudanaise a déclaré avoir repris le palais présidentiel situé au cœur de Khartoum, après une confrontation intense avec les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire. Cette victoire, annoncée vendredi, intervient dans un contexte de guerre civile qui oppose depuis avril 2023 le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, à son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des FSR. Selon le porte-parole militaire Nabil Abdallah, les troupes gouvernementales ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi, capturant un important arsenal d’armes et de matériel.
Les combats pour le contrôle de la capitale ont été particulièrement violents ces derniers mois, notamment dans le centre-ville où se concentrent les institutions gouvernementales et les quartiers stratégiques. Les FSR, qui avaient pris possession du palais présidentiel au début du conflit, résistent encore dans certaines zones de Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman. Cependant, l’armée a réussi à reprendre plusieurs secteurs clés, dont Khartoum-Nord et le Nil Oriental, renforçant ainsi sa position dans la capitale.
Parallèlement, les affrontements se sont intensifiés dans d’autres régions du pays, notamment à El-Facher, capitale du Darfour-Nord. Cette ville, dernier bastion de la région encore épargné par les paramilitaires, est assiégée depuis mai. Les FSR tentent de s’en emparer pour étendre leur contrôle sur l’ensemble du Darfour, une vaste zone occidentale du Soudan. Les combats près de la ville frontalière de Malha, à 210 kilomètres au nord d’El-Facher, ont été décrits comme particulièrement sanglants par le gouverneur du Darfour, Minni Minnawi.
La situation humanitaire reste catastrophique. Selon les Nations unies, près de deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême, et 320.000 souffrent déjà de famine. Les bombardements répétés des camps de déplacés par les FSR ont aggravé la crise, poussant des milliers de civils à fuir leurs foyers. Au total, plus de 12 millions de personnes ont été déplacées depuis le début du conflit, faisant de cette guerre l’une des plus graves crises humanitaires au monde.
Les images partagées sur les réseaux sociaux montrant des soldats célébrant leur victoire dans le palais présidentiel témoignent d’un moment symbolique pour l’armée. Cependant, malgré cette avancée, le conflit est loin d’être terminé, et les défis pour rétablir la stabilité dans le pays restent immenses.