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L’agonie silencieuse de Marineland

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Dans le parc déserté d’Antibes, les derniers cétacés survivent au milieu d’infrastructures délabrées, tandis que s’éternise l’attente d’une solution pour leur avenir.

Les allées désertes du Marineland d’Antibes offrent le spectacle désolant d’un parc aquatique à l’abandon. Seules deux orques et douze dauphins continuent d’évoluer dans des bassins vieillissants, ultimes résidents d’un site autrefois fréquenté par des centaines de milliers de visiteurs. Les autres espèces ont été transférées vers d’autres établissements, laissant derrière elles des installations vidées et des espaces progressivement reconquis par la nature.

L’infrastructure accuse aujourd’hui un état de dégradation avancé. Les bassins construits en 2000 présentent des fissures importantes, avec des fragments de béton qui se détachent régulièrement. Cette détérioration compromet directement la sécurité des animaux, comme en témoigne le décès d’une orque ayant ingéré un fragment métallique l’an dernier. Les opérations de maintenance, bien que régulières, perturbent les cétacés et altèrent la qualité de l’eau.

La direction du parc alerte depuis des mois sur l’urgence de la situation. Elle souhaite organiser le transfert des animaux vers l’Espagne, où la détention des cétacés reste autorisée. Cette proposition se heurte cependant à des refus administratifs et techniques, le parc de Tenerife ayant été jugé inadapté pour accueillir les orques. Seul le déplacement de huit dauphins vers Malaga a reçu un avis favorable, mais il attend encore l’autorisation définitive.

Le parc doit simultanément faire face à des intrusions répétées. Des visiteurs clandestins cherchent à approcher les animaux pour réaliser des photographies, ignorant les risques que ces rencontres improvisées font peser sur leur sécurité comme sur celle des cétacés.

Trente-cinq employés continuent d’assurer le fonctionnement minimal du site et les soins aux animaux. Leur avenir professionnel reste incertain, tributaire du sort réservé aux derniers pensionnaires. La facture d’exploitation s’élève à plusieurs millions d’euros pour une structure désormais privée de recettes.

Des organisations non gouvernementales proposent des solutions alternatives, comme la création de sanctuaires marins. Ces projets peinent cependant à se concrétiser, tandis que le transfert vers le futur delphinarium de Beauval, prévu pour 2027, suscite de vives oppositions. Dans l’immédiat, les cétacés d’Antibes poursuivent leur existence dans un environnement qui se dégrade inexorablement, symboles vivants des défis posés par la reconversion des parcs marins.

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