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La France face aux risques naturels, une culture à construire

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Les catastrophes naturelles se multiplient sur le territoire national, mais la prévention et la sensibilisation des populations restent insuffisantes, selon plusieurs élus et experts.

La France accuse un retard préoccupant dans la préparation aux risques majeurs. Chaque année, près de six mille communes subissent des phénomènes naturels destructeurs, avec plus de deux cent quarante mille arrêtés de catastrophe naturelle recensés depuis le début des années 1980. Les spécialistes pointent une différence notable avec des pays comme le Japon, pourtant confrontés à des aléas plus intenses, où la culture du risque est bien plus ancrée dans les mentalités.

Les maires portent seuls la responsabilité de préparer leurs administrés, une charge souvent écrasante pour les municipalités. L’élaboration des plans communaux de sauvegarde, obligatoires mais complexes à rédiger, représente un défi financier et technique. Certaines collectivités se contentent de documents obsolètes ou copiés sur des communes voisines, sans garantir leur efficacité opérationnelle.

L’impréparation s’observe aussi dans certains choix d’aménagement. Des hébergements d’urgence ont été installés en zone inondable, comme l’a constaté une commune des Alpes-Maritimes lors de la tempête Alex. Les réseaux de communication, essentiels en situation de crise, peuvent être coupés, isolant complètement certaines zones.

Au-delà des dispositifs techniques, c’est la conscience du danger qui fait défaut dans la population. Beaucoup peinent à appliquer des consignes simples, comme rester chez soi en cas d’alerte, par méconnaissance des périls. Le renouvellement régulier des habitants nécessite une pédagogie continue, un message que les élus doivent sans cesse répéter.

Des initiatives émergent pour combler ces lacunes. La loi autorise désormais les exercices de simulation avec les citoyens. Paris a organisé un exercice de crue et prévoit l’ouverture d’un campus dédié à la résilience. Des campagnes de sensibilisation ciblent également les plus jeunes, comme à La Réunion où cent cinquante mille élèves sont formés aux risques naturels.

Les technologies apportent leur concours, avec le déploiement du système FR-Alerte qui avertit les personnes situées en zone dangereuse. Un guide pratique à destination du grand public a également été publié. Face à la possibilité de pannes généralisées, certaines collectivités explorent des moyens de communication alternatifs, notamment via les radios amateurs. La route reste longue pour que chaque Français intègre les réflexes qui pourraient un jour lui sauver la vie.

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