Alors que les tensions persistent, l’Iran affirme vouloir donner sa chance au dialogue avant des discussions inédites avec Washington sur le dossier nucléaire.
L’Iran a déclaré ce vendredi accorder une « réelle opportunité » à la voie diplomatique à la veille de négociations prévues avec les États-Unis, malgré les pressions accrues de Washington. Ces échanges, qui se tiendront en Oman, marquent une étape rare entre les deux nations, en rupture depuis plus de quatre décennies.
Cette rencontre intervient après l’annonce surprise du président américain de lancer des discussions de haut niveau sur le programme nucléaire iranien. Le précédent accord, signé en 2015 avec les grandes puissances, avait été abandonné par les États-Unis trois ans plus tard, plongeant les relations dans une nouvelle crise.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a souligné que son pays abordait ces pourparlers « avec sincérité et prudence », tout en critiquant le ton hostile adopté par l’administration américaine. Ces déclarations surviennent dans un climat tendu, où menaces et sanctions économiques se multiplient.
Les Occidentaux, emmenés par Washington, accusent depuis longtemps Téhéran de chercher à se doter de l’arme atomique – une allégation fermement rejetée par les autorités iraniennes, qui affirment ne poursuivre que des objectifs civils. Récemment, des propos belliqueux du côté américain ont encore envenimé la situation, le président évoquant ouvertement une option militaire en cas d’échec des négociations.
En réponse, un haut conseiller du guide suprême iranien a averti que de telles provocations pourraient conduire à des mesures radicales, comme l’expulsion des inspecteurs de l’AIEA. Une réaction qualifiée d’ »escalade inacceptable » par Washington.
Ces pourparlers s’inscrivent dans un contexte où les deux camps campent sur leurs positions. Téhéran refuse toute discussion directe tant que les sanctions américaines resteront en place, tandis que les États-Unis maintiennent leur stratégie de pression maximale, comme en témoignent les nouvelles sanctions décrétées cette semaine.
L’enjeu est de taille : parvenir à un nouvel accord qui remplacerait celui de 2015, aujourd’hui moribond. Un défi complexe, alors que la méfiance règne des deux côtés et que les précédentes tentatives ont échoué. L’histoire récente entre les deux pays, marquée par des décennies d’hostilités, ne facilite pas la tâche des diplomates.
La prochaine rencontre sera donc scrutée de près, tant pour les signes d’ouverture que pour les risques de nouvelles tensions. L’Iran a prévenu qu’il évaluerait « la sincérité » américaine avant d’engager toute avancée. Un équilibre fragile, où chaque mot pèse.