Le Canada tourne le dos à Trump : Carney mise sur l’Europe pour contrer l’isolationnisme américain
Dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis, le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney a choisi Paris pour son premier déplacement international. Aux côtés d’Emmanuel Macron, il a plaidé pour un renforcement des alliances transatlantiques face aux menaces de Donald Trump.
Lors d’une conférence de presse commune à l’Élysée, Mark Carney a insisté sur la nécessité pour le Canada de diversifier ses partenariats stratégiques. « Dans un monde de plus en plus imprévisible, il est crucial de consolider nos relations avec des alliés fiables comme la France », a-t-il déclaré, marquant une rupture avec la tradition qui veut que les Premiers ministres canadiens effectuent leur première visite officielle à Washington.
Cette prise de position intervient alors que Donald Trump multiplie les déclarations provocatrices à l’égard du Canada, allant jusqu’à évoquer une possible annexion du pays. Le président américain a également relancé une guerre commerciale, imposant des droits de douane qui menacent l’économie canadienne, dont 75% des exportations dépendent du marché américain.
Emmanuel Macron et Mark Carney ont réaffirmé leur soutien commun à l’Ukraine, critiquant implicitement les velléités isolationnistes de Washington. « Nous partageons une vision d’une Europe forte et souveraine, capable de garantir sa propre sécurité », a souligné le président français, tandis que son homologue canadien a promis que « le Canada serait toujours présent pour défendre la sécurité européenne ».
Le nouveau chef du gouvernement canadien, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, a également annoncé son intention de renforcer les échanges commerciaux et technologiques avec l’Europe. « Un commerce international équitable est bien plus efficace que les guerres tarifaires qui nuisent à nos économies », a-t-il argumenté, en référence aux politiques protectionnistes de Trump.
Après Paris, Mark Carney s’est rendu à Londres pour rencontrer le Premier ministre britannique Keir Starmer. Les deux dirigeants ont discuté de coopération en matière de sécurité transatlantique et d’intelligence artificielle, domaines où le Canada entend jouer un rôle clé. Une audience avec le roi Charles III était également au programme, rappelant les liens historiques entre le Canada et la Couronne britannique.
Dans un geste symbolique fort, le Premier ministre canadien a conclu sa tournée européenne par une visite dans le Nunavut, territoire arctique stratégique. Ce déplacement vise à réaffirmer la souveraineté canadienne face aux ambitions de Donald Trump sur le Groenland, tout en illustrant la détermination d’Ottawa à diversifier ses alliances internationales.