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Écoles des Philippines en surchauffe : le combat contre les températures extrêmes

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Face à des canicules record, les établissements scolaires philippins multiplient les stratégies pour protéger élèves et enseignants, entre horaires adaptés et équipements de fortune.

Dans les salles de classe de Manille, l’enseignement se transforme en véritable défi physique. Les ventilateurs tournent à plein régime, mais peinent à soulager une chaleur étouffante qui dépasse régulièrement les 38°C. Les enseignants racontent des enfants épuisés, incapables de se concentrer, certains souffrant de malaises ou de saignements de nez. Les autorités ont dû repenser entièrement le calendrier scolaire : la rentrée a été avancée de deux mois pour éviter les pics de mai, et les journées sont désormais scindées en deux sessions courtes afin d’éviter les heures les plus torrides.

Malgré ces ajustements, les fermetures d’écoles se multiplient dès que l’indice de chaleur – combinant température et humidité – franchit le seuil critique. En mars dernier, près de la moitié des établissements de la capitale ont suspendu les cours pendant plusieurs jours. Les solutions alternatives, comme l’enseignement en ligne, restent inaccessibles à la majorité des familles : seuls 3 % des élèves disposent des outils nécessaires. Le gouvernement mise désormais sur des supports pédagogiques imprimés pour les absences forcées, tout en équipant progressivement les salles de ventilateurs et points d’eau.

Pourtant, les moyens manquent cruellement. Dans le quartier défavorisé de Baseco, les classes surchargées – parfois 50 élèves par enseignant – aggravent la situation. Les directeurs d’école décrivent des conditions précaires : toits non isolés, appareils électriques en panne, uniformes abandonnés au profit de tenues légères. Certains enfants, comme Ella Azumi, 11 ans, doivent même étudier chez eux par manque de place, dans des logements exigus où la chaleur est tout aussi insupportable.

Les experts pointent une aggravation liée au changement climatique et au phénomène El Niño, avec des vagues de chaleur plus intenses et fréquentes. Malgré un budget limité, le ministère de l’Éducation tente d’adapter les infrastructures, mais le retard est immense : 18 000 salles supplémentaires seraient nécessaires rien qu’à Manille. En attendant, enseignants et élèves improvisent au quotidien, cherchant un peu de fraîcheur entre deux leçons.

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