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Des pionnières solaires illuminent le destin de villages rajasthanis

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Dans l’ouest aride de l’Inde, des femmes formées à l’énergie photovoltaïque apportent une lueur d’autonomie à des communautés frappées par les maladies professionnelles des mines.

Santosh Devi, âgée de trente-six ans, a changé le quotidien de son hameau reculé. Cette mère de famille, sans instruction scolaire, a suivi une formation spécialisée auprès d’une organisation non gouvernementale reconnue. Elle maîtrise désormais l’installation et la maintenance de systèmes d’éclairage autonomes. Son apprentissage lui permet de proposer ses services à des foyers privés de réseau électrique stable, leur offrant la possibilité d’utiliser des ventilateurs ou de recharger des téléphones portables.

Cette initiative revêt une importance vitale dans une région où l’économie locale repose en grande partie sur l’extraction de la pierre. De nombreux ouvriers, exposés quotidiennement aux poussières minérales, développent des affections pulmonaires incurables. L’époux de Santosh Devi, comme des milliers d’autres, est dans l’incapacité de travailler en raison de problèmes respiratoires chroniques. Les indemnités versées aux personnes reconnues handicapées restent dérisoires au regard des dépenses médicales et des besoins familiaux.

La démarche de ces femmes constitue ainsi une double émancipation. Elle leur procure une source de revenus complémentaire essentielle, dans un contexte de grande précarité. Elle représente aussi une forme de résilience face à un avenir souvent assombri par le veuvage précoce. En acquérant des compétences techniques, elles gagnent en assurance et en perspective.

Champa Devi, une autre participante au programme, témoigne de cette transformation. Revenue dans son village, elle a pu électrifier plusieurs habitations. Son mari, atteint d’une pathologie liée à son ancien travail dans les carrières, nécessite des soins constants dont le coût dépasse largement les modestes gains du foyer. Pour elle comme pour d’autres, l’activité générée par l’énergie solaire n’est pas encore pleinement rémunératrice, mais elle incarne un espoir tangible.

Les formations dispensées incluent parfois l’alphabétisation de base, renforçant encore l’autonomie des bénéficiaires. Cette approche holistique vise à installer une capacité d’action durable au sein des communautés. Face à l’absence de traitements curatifs pour les maladies professionnelles répandues, et malgré l’existence d’aides financières gouvernementales post-diagnostic, le travail dans les mines demeure pour beaucoup une nécessité économique immédiate.

L’action de ces femmes illustre comment une technologie accessible, couplée à un transfert de savoir-faire, peut engendrer des changements concrets. Elle allège le fardeau énergétique de villages isolés tout en esquissant de nouvelles trajectoires de vie pour celles qui en sont les artisanes.

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