Planète
Des gardiens à vélo pour une coexistence pacifique avec les éléphants
Au Zimbabwe, une initiative innovante associe le savoir-faire des villageois et les technologies de suivi satellitaire pour réduire les conflits entre l’homme et la faune sauvage.
Chaque matin, Takesure Moyo parcourt à bicyclette les abords de son village, situé en lisière du plus vaste parc national du pays. Sa mission consiste à recenser les mouvements des éléphants et à signaler leurs incursions potentielles dans les zones habitées. Armé d’un simple téléphone, il alimente une application dédiée avec des observations précises, qu’il s’agisse d’individus aperçus ou simplement de traces de leur passage. Ces données, relayées en temps réel, permettent aux autorités de prévenir les rencontres dangereuses et de mieux protéger les populations locales.
Cette action s’inscrit dans un programme de formation mené en partenariat entre l’Autorité des parcs nationaux du Zimbabwe et une organisation internationale de protection animale. Elle vise à structurer la réponse communautaire face à une cohabitation parfois difficile. Ces dernières années, plusieurs centaines de personnes ont perdu la vie dans des incidents liés à la faune sauvage, sans compter les dégâts réguliers aux cultures et au bétail. La majorité de ces événements surviennent dans les zones tampons entourant les réserves, comme celle de Hwange, où la pression sur les ressources hydriques et alimentaires peut pousser les animaux hors de leurs limites.
Les relevés effectués par les villageois complètent un dispositif de surveillance plus technique. Seize éléphants ont été équipés de colliers GPS, dont les signaux sont monitorés en continu. Cette télémétrie offre une vision détaillée des déplacements des troupeaux, de leurs habitats préférentiels et de leurs corridors de dispersion. En cas de mouvement suspect ou de rapprochement vers les villages, une alerte peut être déclenchée, permettant aux équipes de terrain d’intervenir rapidement et aux habitants de se mettre à l’abri.
Le Zimbabwe abrite la deuxième plus importante population d’éléphants de savane au monde, estimée à environ cent mille individus. Cette densité, couplée à l’extension des activités humaines, rend la gestion des interfaces essentielle. L’application utilisée, déployée dans de nombreux pays, sert également à géolocaliser les patrouilles anti-braconnage, renforçant ainsi l’efficacité de la protection sur le terrain.
Si tous les acteurs s’accordent sur la nécessité d’impliquer les communautés locales et de s’appuyer sur des données scientifiques, des divergences subsistent concernant la régulation des populations animales. Les autorités locales prônent une approche incluant la chasse régulée, tandis que les partenaires de conservation défendent prioritairement le modèle du safari photographique. Au-delà de ce débat, l’initiative menée à Hwange démontre qu’une vigilance partagée et des outils adaptés peuvent atténuer les tensions. Pour des habitants comme Takesure Moyo, il ne s’agit pas seulement de préserver la faune, mais aussi de sauvegarder un équilibre ancestral entre l’homme et la nature.
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