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Crise politique en Israël : la Cour suprême tente d’apaiser les tensions autour du limogeage du chef du Shin Bet

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L’instance judiciaire a accordé un délai au gouvernement pour trouver une issue négociée, alors que le renvoi du responsable du renseignement intérieur divise profondément la classe politique.

La plus haute juridiction israélienne a exhorté mardi soir l’exécutif et la procureure générale à parvenir à un accord concernant la révocation controversée de Ronen Bar, directeur du Shin Bet. Après une audience marathon, les juges ont suspendu leur décision finale, donnant aux parties jusqu’à la fin des fêtes de Pessah pour proposer une solution.

La séance, mouvementée, avait débuté dans un climat tendu, avec des affrontements entre manifestants pro et anti-gouvernementaux, obligeant les forces de l’ordre à évacuer temporairement la salle d’audience. Les débats se sont ensuite poursuivis à huis clos, bien que diffusés en direct.

Cette affaire cristallise les fractures d’une société israélienne déjà profondément clivée. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu justifie ce limogeage par une perte de confiance, évoquant notamment les manquements du Shin Bet lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Mais ses détracteurs y voient une manœuvre politique, accusant le chef du gouvernement de vouloir écarter un haut fonctionnaire qui s’est opposé à lui dans des dossiers sensibles.

La procureure générale Gali Baharav-Miara a vivement critiqué cette décision, la qualifiant de « gravement entachée » par des conflits d’intérêts liés aux enquêtes visant l’entourage de Netanyahu. De son côté, Ronen Bar affirme dans un courrier adressé aux juges que son éviction relève davantage de considérations personnelles que professionnelles.

La Cour a temporairement gelé le renvoi, autorisant toutefois le gouvernement à auditionner des candidats potentiels pour succéder à Bar, tout en interdisant toute nomination formelle avant son verdict définitif. Une proposition des magistrats visant à reporter le départ du chef du Shin Bet jusqu’à la conclusion de l’enquête sur l’affaire dite du « Qatargate » a suscité de vives réactions, certains y voyant un précédent dangereux.

Cette crise institutionnelle s’inscrit dans un contexte politique explosif, marqué par plusieurs décisions controversées de l’exécutif, dont la reprise des hostilités à Gaza et la tentative de destitution de la procureure générale. L’opposition dénonce une dérive autoritaire, tandis que la rue manifeste régulièrement contre ce qu’elle perçoit comme une menace pour l’État de droit.

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