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France

A Marseille, un restaurant solaire pour cuisiner « écolo » sans aller « chez les Amish »

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13H00, l’heure du coup de feu pour l’équipe du restaurant « Le Présage » sur les hauteurs de Marseille. Ici, pas de gaz, très peu d’électricité: la cuisine de ce restaurant dépend du soleil.

Au moment de se mettre aux fourneaux, la brigade n’allume rien, mais déploie une parabole de deux mètres de diamètre recouverte de miroirs Schaeffer, prototype d’une société allemande.

Si ce miroir existe depuis plus de 50 ans, « Le Présage » est le premier restaurant solaire d’Europe, affirme Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, représentant des professionnels de l’énergie solaire en France.

Orientée vers le soleil, cette parabole réfléchit les rayons lumineux vers un foyer situé dans l’arrière-cuisine, puis vers une plaque en fonte dont la température peut monter jusqu’à 300 degrés en une vingtaine de minutes. C’est sur cette plaque et grâce à des fours, eux aussi solaires, que le fondateur du restaurant Pierre-André Aubert et son équipe concoctent leurs plats.

Et les recettes proposées sont indexées sur la consommation d’énergie qu’elles nécessitent. Pas question par exemple de proposer des pâtes, qui « consomment une énergie folle » puisqu’il faut « faire bouillir une énorme marmite d’eau pour 100 grammes », pointe M. Aubert.

L’expérience n’est pas « un retour à la bougie », ni « une virée chez les Amish », assure Pierre-André Aubert. Ingénieur aéronautique de formation de 39 ans reconverti sur le tard, il prépare aujourd’hui une thèse sur… « la conception de restaurant optimisé pour la cuisine solaire ».

L’énergie, c’est autour de 10% du bilan carbone d’un restaurant, rappelle Richard Loyen, qui est également associé depuis un an à l’expérience menée au « Présage ». Et, souligne-t-il, « la cuisine végétale et l’approvisionnement local » permettent encore de diminuer cette empreinte.

Julienne de légumes verts, risotto aux asperges…: les recettes changent régulièrement, mais sont composées de « produits locaux cuisinés au soleil », abonde Pierre-André Aubert. « Même les aromates viennent d’ici », promet-il, en montrant les herbes folles entourant les tables disposées sur un terrain de Château-Gombert, un quartier du nord de Marseille.

Expérimentations

A quelques encablures de cette prairie péri-urbaine, le Technopôle Marseille Provence, et deux grandes écoles d’ingénieurs: l’École Centrale et Polytech Marseille. Selon la Ville de Marseille, cette zone est le premier pôle de recherche français en mécanique-énergétique après Paris, avec 170 entreprises, 4.000 employés et près de 2.600 étudiants. Autant de personnes qui cherchent une bonne table entre midi et deux.

« Très bon, très parfumé, très frais », se régale justement ce jour-là Marie-Christine Henriot, directrice adjointe de Polytech Paris-Saclay, en déplacement dans l’antenne marseillaise de l’école. Contrairement à d’autres clients, elle est plus surprise par « les innovations culinaires » du restaurant que par ses cuisines solaires –qui utilise une technologie dont elle suit le processus expérimental.

Ses « élèves turbinent à 3.000 tours/minute pour imaginer le monde de demain », sourit-elle.

Autant d’innovations dont est aussi fier son voisin de table, Philippe Pannier, directeur délégué de Polytech Marseille: ses étudiants continuent d’améliorer les prototypes de fours utilisés au « Présage ».

La cuisine de Pierre-André tient dans un conteneur et les clients sont installés sous la structure métallique d’une serre, ou sur l’herbe. Quand le soleil est caché par des nuages, « on allume les plaques électriques », admet le chef.

L’ingénieur ne cesse d’expérimenter: il cherche par exemple à développer un système de récupération du méthane produit par les déchets du restaurant, ou à réutiliser l’eau de cuisine — une fois filtrée — pour irriguer le terrain.

Son ambition: ouvrir plusieurs « guinguettes » du même type –« pourquoi pas pour les JO? »–, mais aussi, d’ici fin 2022, un restaurant « en dur » sur le terrain de Château-Gombert. Le projet, estimé à 1,8 million d’euros, s’articulera autour « d’un bâtiment bioclimatique » entouré d’un « jardin comestible ».

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

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Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

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France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

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Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

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Économie

Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

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Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.

La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.

Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.

Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.

ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.

Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.

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