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A Berlin, l’évacuation d’un fief alternatif ravive la colère contre les logements chers

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Un nouveau symbole du Berlin libertaire est sur le point de disparaître avec l’évacuation, prévue vendredi, de l’immeuble « Liebig34 », dont les habitants se disent démunis face à la flambée des loyers dans la capitale allemande.

Jusqu’à 5.000 représentants des forces de l’ordre pourraient être mobilisés par l’opération, une partie de Friedrichshain, à l’est de la ville, est bouclée depuis plusieurs jours et survolée quotidiennement par un hélicoptère : l’impressionnant dispositif vise à expulser les derniers locataires barricadés dans cet ancien squat légalisé, devenu un haut-lieu de la gauche radicale.

Cet espace « anarcho-queer-féministe », à la façade couverte de graffitis et de banderoles, offre depuis 1999 un refuge à une quarantaine de femmes, personnes trans et intersexes. Un bar et un centre culturel autogérés permettent au collectif de récolter une partie des montants nécessaires pour acquitter le loyer.

« Ce projet alternatif permet de rassembler des personnes qui veulent penser le monde différemment. Mais il constitue un symbole anticapitaliste qui gêne », s’émeut Antonio Porete, membre des premiers squatteurs de l’immeuble, arrivés en 1990.

Après la chute du mur de Berlin, des pâtés de maisons entiers, laissés à l’abandon à l’est de la capitale, ont été investis par des étudiants, jeunes créatifs, artistes ou des militants venus de Berlin-Ouest Certaines occupations ont ensuite été légalisées.

Sous la pression immobilière, nombre de ces repaires alternatifs ont disparu ces dernières années, ravissant à Berlin une partie de son identité bohème et branchée.

Débordements ?

C’est un investisseur controversé, Gijora Padovicz, déjà propriétaire de plusieurs centaines de logements berlinois, qui n’a pas renouvelé fin 2018 le bail de 10 ans accordé à « Liebig34 ». L’homme d’affaires est souvent accusé de laisser ses biens se dégrader pour mieux les récupérer et augmenter ensuite les loyers.

Face au refus des habitants de quitter leur logement, l’investisseur a intenté un procès, remporté en 2019.

Les locataires, qui ne payaient plus leur loyer depuis la fin du bail, s’attendaient à leur expulsion.

Mais pour éviter que la situation dégénère dans ce lieu considéré comme un point d’ancrage de la sphère autonome européenne, les autorités berlinoises ont prévenu à l’avance de la date d’évacuation: le 9 octobre, à l’aube.

Elles redoutent des débordements similaires à ceux de novembre 1990, lorsque l’évacuation d’un squat d’une rue voisine avait dégénéré pendant trois jours en bataille de rue avec les policiers, provoquant même l’éclatement de la coalition municipale de gauche de l’époque.

« Nous nous préparons à toute éventualité, notamment des attaques contre nos collègues », a indiqué à l’AFP Patricia Brämer, porte-parole de la police.

Gentrification

A la veille de l’expulsion, certains irréductibles montraient parfois le bout de leur cagoule sur l’un des balcons bariolés désormais chargés en chariots de supermarché, tessons de bouteilles ou fil de fer. Nul ne sait combien ils sont encore dans l’immeuble de quatre étages.

Les sympathisants du collectif, qui ont organisé de nombreuses manifestations de soutien ces derniers mois, veulent apaiser les esprits et rappellent l’enjeu véritable de la bataille : la lutte contre la flambée des loyers.

« Face à la gentrification accélérée des métropoles européennes, ce lieu offrait la possibilité à certains de se loger à moindre frais », explique Sabine Pöll, membre d’une association de locataires contre les loyers chers.

Car cette maison d’angle de quelque 1.300 m² est située dans un endroit résidentiel de premier choix où les prix de l’immobilier ont beaucoup augmenté.

Les loyers ont doublé en dix ans à Berlin, métropole de quatre millions d’habitants où, malgré la très grande superficie, le manque de logements devient criant.

Pour y faire face, la municipalité a instauré en 2020 une nouvelle loi visant à geler et encadrer des loyers pendant cinq ans dans le parc privé. Mais plusieurs recours juridiques, toujours en cours, empêchent son application définitive

Europe

Allemagne : l’extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l’après-guerre

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Allemagne : l'extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l'après-guerre

Selon les derniers sondages, le parti Alternative pour l’Allemagne arriverait au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates.

Si les élections se déroulaient ces samedi 3 et dimanche 4 juin en Allemagne, le parti Alternative pour l’Allemagne (AFD) serait, selon les derniers sondages, au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, à environ 18%, derrière la CDU-CSU (29%) mais nettement devant les écologistes (14%). Dix ans après sa création, l’AFD atteint ainsi un niveau que le parti d’extrême droite n’a connu qu’à une reprise, à l’été 2018.

L’AFD profite en premier lieu de l’impopularité de la coalition au pouvoir, dont l’action, dans un contexte d’inflation, de récession et d’inquiétude liée à la guerre en Ukraine, n’est saluée que par un Allemand sur cinq, selon une enquête publiée jeudi 1er juin par la chaîne ARD (en allemand). De leurs côtés, les conservateurs de la CDU-CSU, dans l’opposition depuis le départ d’Angela Merkel, peinent à incarner une alternative.

Si deux électeurs sur trois de l’AfD placent toujours l’immigration au premier rang de leurs préoccupations, le parti d’extrême droite semble tirer profit de son opposition à la politique climatique du gouvernement.  Ce positionnement lui permet ainsi d’atteindre un de ses plus hauts niveaux de popularité depuis l’après-guerre.

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Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

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Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

Les députés européens ont voté une résolution demandant de repousser la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils estiment que la Hongrie n’est pas apte à diriger ni à représenter l’Union européenne.

Les députés européens ont adopté une résolution le jeudi 1er juin, avec 442 voix contre 144, appelant les 27 pays membres à reporter la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils expriment leurs inquiétudes concernant l’État de droit en Hongrie et soulignent l’incapacité présumée du gouvernement hongrois à assumer la présidence, à proposer des compromis, à établir des priorités communes et à représenter l’Union européenne.

C’est pourtant ce que la Hongrie devra faire, d’autant qu’elle prend la présidence le 1er juillet 2024, à une date cruciale, juste après les élections européennes et donc au moment du choix des nouveaux présidents des institutions communes.

Les députés soulignent que l’ordre des présidences semestrielles, bien que fixé des années à l’avance, a déjà été chamboulé plusieurs fois, dernièrement pour cause de Brexit et auparavant pour cause d’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE.

Si les 27 refusent de repousser la présidence hongroise, certains députés proposent de faire de ces six mois une plateforme pour l’opposition magyare au Parlement européen, de refuser d’organiser des rencontres ou des conférences de presse avec la présidence et surtout de refuser les négociations informelles sur les textes législatifs et de tout soumettre à de longues procédures de vote.

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

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Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l'UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs. 

Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.

Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.

Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.

Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.

Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.

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