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Vers une nouvelle Constitution ? Les Chiliens votent par référendum

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Pour ou contre un changement de Constitution: les Chiliens votent dimanche par référendum, un an après l’éclatement d’un soulèvement social d’une ampleur inédite qui a remis en cause le modèle économique ultra-libéral accusé de bénéficier seulement aux plus riches.

Faire table rase de la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) était une des revendications des manifestants descendus dans la rue à partir du 18 octobre 2019 pour réclamer une société plus juste.

Les 14 millions d’électeurs appelés à voter dimanche devront répondre à deux questions: « Souhaitez-vous une nouvelle Constitution? » et « Quel organe devra rédiger la nouvelle Constitution? ».

Ils pourront choisir entre une « Convention mixte constitutionnelle » composée de citoyens élus et de parlementaires, et une « Convention constituante » formée uniquement de citoyens.

Les bureaux de vote seront ouverts de 08H00 locales (11H00 GMT) à 20H00, soit deux heures de plus que d’ordinaire pour éviter les attroupements en raison de la pandémie de coronavirus.

Le Chili a franchi samedi la barre des 500.000 contaminations (13.000 décès), mais la courbe des contagions est désormais stabilisée.

Pour les partisans du « Apruebo » (J’approuve), essentiellement dans l’opposition du centre et de la gauche, une nouvelle Constitution lèverait un obstacle essentiel à de profondes réformes sociales, dans un des pays parmi les plus inégalitaires d’Amérique latine.

« La Constitution actuelle favorise le système néolibéral à un niveau extrême, elle a perpétué un système totalement inégalitaire », estime Ernesto Quintana, un psychologue de 38 ans.

Les défenseurs du « Rechazo » (Je rejette), qui rassemblent les partis les plus conservateurs, estiment qu’il est possible d’introduire des changements dans le texte fondamental, garant selon eux ces dernières décennies de la stabilité du Chili, sans avoir besoin de le remplacer.

« Je veux la paix et pour cela je vote contre », peut-on lire sur des murs de la capitale Santiago, en référence aux violences, pillages et dégradations qui ont régulièrement émaillé les manifestations depuis le début de la crise.

Selon les derniers sondages, le « Apruebo » l’emporterait avec un score situé entre 60 et 75% des suffrages, mais la pandémie laisse planer quelque incertitude sur la participation.

Péché originel

Jusqu’à cette date, aucune tentative de remplacement du texte fondamental n’avait abouti: la Constitution avait été rédigée en 1980 de sorte que les franges conservatrices de la société puissent se maintenir au pouvoir, y compris après la fin de la dictature.

« Le premier objectif de ce processus constitutionnel est de sortir de l’ombre de la dictature de Pinochet (…), afin d’avoir une nouvelle Constitution sans le péché originel d’avoir été élaborée sous la contrainte », explique à l’AFP Marcelo Mella, politologue de l’Université de Santiago.

Le deuxième objectif, ajoute-t-il, est de « pouvoir résoudre par des moyens politiques et pacifiques les problèmes devenus structurels et qui paralysent le fonctionnement de la démocratie chilienne », tels que l’inégalité et l’exclusion.

Conséquence de la pandémie et hasard du calendrier: initialement prévu le 26 avril, le scrutin avait été repoussé au 25 octobre.

Il se déroulera donc un an jour pour jour après le rassemblement historique de la Plaza Italia, en plein centre de Santiago, lorsque 1,2 million de personnes s’étaient retrouvées à l’épicentre des manifestations, marquant un tournant dans la contestation.

Jusqu’à l’éclatement de la crise, le Chili était loué comme un des plus stables d’Amérique latine, encensé pour ses bons résultats macro-économiques.

Le président conservateur Sebastian Piñera, un des hommes les plus riches du Chili, qualifiait même son pays d »oasis » dans la région, quelques jours avant le début de la fronde sociale.

Déclenchée par une hausse du ticket de métro à Santiago, la crise a été nourrie par la colère de la population provoquée par la déconnexion des élites face au quotidien difficile du plus grand nombre, et a pris de court l’ensemble de la classe politique.

Ni la droite au pouvoir, ni le centre et la gauche dans l’opposition, n’ont réussi à récupérer la colère de la rue: les appels à des rassemblements pendant la campagne du référendum pour l’un ou l’autre camp n’ont guère drainé plus de quelques centaines de personnes.

Mercredi, le président Piñera a appelé les Chiliens à voter massivement et espère ainsi une « réconciliation nationale ».

Europe

L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

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L'UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

L’Union européenne intensifie ses investigations sur X, le réseau social d’Elon Musk, soupçonné de manipuler le débat public. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre régulation et liberté d’expression.

L’Union européenne a décidé de durcir son enquête sur le réseau social X, dirigé par Elon Musk, en raison de préoccupations liées à la diffusion potentielle de fausses informations et à la manipulation des débats publics européens. Cette annonce fait suite à plusieurs provocations de Musk, qui a publiquement soutenu des partis d’extrême droite, notamment l’AfD en Allemagne, à l’approche des élections de février.

La commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen, a souligné que de nouvelles mesures techniques seraient mises en œuvre pour évaluer la conformité des systèmes de recommandation de X avec le règlement sur les services numériques (DSA). Cette initiative répond à la pression des eurodéputés et de certains États membres, comme la France, qui exigent une action ferme contre les plateformes soupçonnées de biais politiques.

La Commission européenne a ordonné à X de fournir avant le 15 février une documentation détaillée sur ses algorithmes de recommandation et toute modification récente. De plus, une ordonnance de conservation a été émise, obligeant X à préserver les informations concernant les futurs changements dans ses algorithmes jusqu’à la fin de l’année 2025, sauf si l’enquête se conclut plus tôt. Ces mesures visent à garantir que l’évaluation des risques systémiques de la plateforme soit exhaustive et précise.

Bien que la Commission ait affirmé que ces actions sont indépendantes des positions politiques de Musk, elles soulignent une tension croissante entre la liberté d’expression et la régulation des contenus numériques. Elon Musk, connu pour ses prises de position alignées sur la droite américaine, a critiqué le DSA, le qualifiant d’instrument de censure.

Cette bataille idéologique met en lumière les défis de la régulation des plateformes numériques dans un cadre démocratique. Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui-même dénoncé l’influence de Musk, accusant le milliardaire de menacer la démocratie européenne par son soutien à l’extrême droite. De son côté, la France, par la voix de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a salué la décision de la Commission, soulignant l’importance de protéger les démocraties et les élections face aux ingérences extérieures.

L’enquête sur X, qui a débuté en décembre 2023, n’a pas encore abouti à des accusations formelles de manipulation des algorithmes, mais elle a déjà révélé des manquements potentiels en matière de transparence et de vérification des informations. La Commission pourrait infliger des amendes substantielles si X ne parvient pas à se conformer aux exigences du DSA.

Cette enquête illustre la complexité de l’équilibre entre la régulation des plateformes numériques et le respect de la liberté d’expression, un débat qui promet de se poursuivre dans les instances européennes et au-delà.

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Monde

A Los Angeles, pas de retour avant « au moins une semaine » pour les évacués

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A Los Angeles, pas de retour avant "au moins une semaine" pour les évacués

Les feux dévastateurs qui ont ravagé Los Angeles laissent derrière eux un paysage de désolation et une population éprouvée. Les autorités préviennent que le retour des évacués est encore loin.

La ville de Los Angeles, après avoir été le théâtre de feux d’une ampleur sans précédent, se retrouve face à un nouveau défi : la réintégration de ses habitants. Les incendies, qui ont consumé plus de 16.000 hectares et causé la mort de 27 personnes, ont laissé un terrain instable et dangereux. Les autorités locales, dans une conférence de presse, ont mis en garde contre les risques persistants de glissements de terrain et d’exposition à des substances toxiques.

La frustration est palpable parmi les évacués, comme en témoigne Ronnen Miz, qui évoque un groupe de discussion où les plaintes et les interrogations se multiplient. « Pourquoi sommes-nous encore tenus à l’écart de nos foyers ? » est la question récurrente. Pourtant, la situation sur le terrain est loin d’être sécurisée. Les infrastructures essentielles comme les réseaux électriques, de gaz et d’égouts sont endommagées, et des débris toxiques jonchent les zones sinistrées.

Les prévisions météorologiques ajoutent une couche de complexité à cette situation déjà critique. Après des conditions ultra sèches qui ont favorisé la propagation des incendies, c’est désormais la menace de pluies qui inquiète. Mark Pestrella, directeur des travaux publics, souligne que les réseaux d’évacuation d’eau sont compromis, ce qui pourrait entraîner des coulées de boue et de débris en cas de précipitations intenses.

L’instabilité des collines, accentuée par les incendies et l’énorme quantité d’eau utilisée pour les combattre, met également en péril des bâtiments apparemment intacts. Des images de Pacific Palisades montrent une maison coupée en deux par un glissement de terrain, malgré l’absence de feu direct.

En réponse à cette catastrophe, les autorités ont mobilisé des ressources importantes. L’Agence de protection de l’environnement (EPA) a commencé des inspections pour identifier et éliminer les substances dangereuses parmi les décombres. Par ailleurs, plus de 900 détenus ont été formés et déployés pour aider les pompiers, apportant un soutien inestimable dans cette lutte contre les éléments. Jacob Castro, l’un de ces détenus, témoigne de son engagement : « C’est la première chose que je fais dans ma vie dont je suis fier. »

Les habitants de Los Angeles, confrontés à cette adversité, doivent encore patienter. Le shérif Robert Luna a estimé que le retour pourrait prendre « au moins une semaine de plus », une estimation qui pourrait être optimiste face à l’ampleur des travaux de sécurisation nécessaires. La ville, en reconstruction, montre la résilience de ses habitants et la solidarité des équipes de secours, mais la patience est de mise dans cette attente du retour à la normalité.

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Guerre au Proche-Orient : Le Hamas a approuvé un accord de cessez-le-feu avec Israël

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Guerre au Proche-Orient : Le Hamas a approuvé un accord de cessez-le-feu avec Israël

Après quinze mois de conflit, l’annonce d’une trêve entre Israël et le Hamas suscite un élan de joie et de soulagement parmi les habitants de Gaza.

La bande de Gaza a été le théâtre d’une effusion de joie mercredi soir, lorsque des milliers de Palestiniens ont célébré l’annonce d’un cessez-le-feu négocié par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Cet accord, qui marque une pause dans un conflit ayant duré plus de quinze mois, a été confirmé par diverses sources diplomatiques et politiques, y compris le président élu des États-Unis, Donald Trump, qui a évoqué un « accord sur les otages au Moyen-Orient ».

À travers la bande de Gaza, des scènes de liesse se sont multipliées. À Deir el-Balah, des centaines de personnes ont manifesté leur bonheur devant l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, un lieu symbolique où le deuil et la douleur ont souvent régné. Des drapeaux palestiniens flottaient, des chants de victoire résonnaient, et des images de ces moments de fête ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux.

Les négociations, qui ont impliqué de multiples acteurs internationaux, ont abouti à un plan de trêve en deux phases. La première étape, d’une durée de 42 jours, prévoit la libération de 33 otages. Ce processus, bien que complexe, représente un pas crucial vers la paix et la reconstruction de la région.

Les réactions des habitants de Gaza sont empreintes d’un mélange d’espoir et de mélancolie. Randa Samih, déplacée du camp de Nousseirat, exprime son émotion face à la fin possible de ce cauchemar prolongé. « Nous avons besoin de repos, et dès que la trêve commencera, je rendrai visite à mon frère et à mes parents au cimetière », confie-t-elle, soulignant la perte immense subie par sa communauté.

La joie se mêle également à la détermination. Abdelkarim, un jeune habitant de Gaza, exprime son optimisme malgré les pertes : « Nous allons revenir à la vie. Je vais enfin revoir ma famille. » Cette résilience est palpable dans les rues de Khan Younès, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer, accompagnées de tambours et de chants.

À Ramallah, les célébrations sont plus modérées, mais la conviction de la victoire est présente. Omar Assaf, un résident, affirme que « l’ennemi a échoué dans ses objectifs, tandis que la résistance reste forte. »

Cette trêve, bien que fragile, offre un répit bienvenu aux habitants de Gaza, leur permettant de panser leurs blessures et d’entrevoir un avenir de paix et de reconstruction. Le chemin sera long, mais chaque pas vers la réconciliation est un pas vers la guérison d’une région meurtrie par le conflit.

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