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Une mère jugée pour empoisonnement mortel de ses deux filles

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Le procès d’une femme de 53 ans s’ouvre aux assises des Landes, accusée d’avoir administré des substances médicamenteuses à ses deux filles, causant le décès de l’aînée et mettant en danger la cadette.

Une quadragénaire comparaît devant la cour d’assises pour avoir soumis ses deux filles à des administrations répétées de médicaments. Les faits remontent à novembre 2019 lorsque les secours, alertés par la mère, ont découvert l’aînée, âgée de dix-huit ans, en état de mort respiratoire au domicile familial de Dax. Malgré une réanimation immédiate, la jeune femme est décédée six jours plus tard à l’hôpital.

L’enquête médico-légale a établi la présence dans son organisme d’un taux extrêmement élevé de propranolol, un bêta-bloquant cardiaque, correspondant à l’équivalent de cinquante à soixante-quinze comprimés. Le rapport d’autopsie mentionne également la détection de vingt-deux molécules différentes et une consommation régulière de cannabis. Les experts ont conclu à une décompensation cardiorespiratoire aiguë d’origine toxique.

L’instruction a révélé un contexte familial marqué par des tensions importantes entre les parents divorcés depuis 2009. Le père, ancien handballeur international, a déclaré s’être battu pendant dix ans pour maintenir le lien avec ses filles, celles-ci ayant été progressivement coupées de toute relation avec lui à partir de 2011.

Le parcours médical de la victime montre qu’elle avait consulté près de trente médecins différents au cours de sa brève existence, avec des prescriptions multiples de neuroleptiques, d’anxiolytiques et d’antidépresseurs délivrées sans coordination apparente. Le conseil du père estime que la jeune fille ne souffrait d’aucune pathologie réelle, évoquant l’hypothèse de troubles inventés pour la maintenir sous emprise.

L’accusation explore la piste d’un syndrome de Münchhausen par procuration, trouble psychologique poussant un parent à provoquer ou exagérer des symptômes chez son enfant. En 2019, la mère avait annoncé à son entourage que sa fille était hospitalisée en soins palliatifs pour une leucémie, affirmation démentie par les faits. La défense conteste fermement cette analyse, soulignant qu’aucun expert psychiatre n’a formellement posé ce diagnostic durant l’instruction.

La personnalité de l’accusée, décrite par des témoins comme ayant tendance à la manipulation et au mensonge, constituera un élément central des débats. Son besoin de se mettre en avant s’était manifesté par des déclarations fantaisistes sur sa profession et son passé.

L’accusée devra également s’expliquer sur les incohérences relevées dans ses déclarations concernant les circonstances du drame, notamment son emploi du temps et ses communications téléphoniques. Alors qu’elle maintient la thèse du suicide, la cadette a évoqué les projets d’avenir que nourrissait sa sœur.

Des analyses pratiquées sur la plus jeune fille ont révélé la présence de codéine, d’anxiolytiques et de somnifères dans ses cheveux, sans prescription médicale justifiée. Cette découverte a conduit à une nouvelle mise en examen de la mère pour administration de substances nocives. La cadette, qui n’a jamais porté plainte contre sa mère, sera entendue comme simple témoin durant les audiences qui se poursuivront jusqu’au début du mois de décembre.

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