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Économie

Un répit fragile pour Macron sur le Mercosur

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Le président français a obtenu le report du vote sur l’accord commercial avec le bloc sud-américain, grâce à un soutien inattendu. Ce délai ne résout toutefois pas les tensions profondes avec la profession agricole.

Emmanuel Macron a temporairement désamorcé une crise politique majeure en obtenant le report à janvier de l’examen de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Cette décision, arrachée lors du Conseil européen, lui offre un sursis face à la colère grandissante des agriculteurs français. Le chef de l’État, arrivé à Bruxelles dans une position défensive inhabituelle, a martelé son refus de toute précipitation, affirmant ne pas vouloir « balader » les professionnels du secteur.

Le soutien déterminant de l’Italie a été l’élément décisif dans ce bras de fer. La Première ministre Giorgia Meloni a joué un rôle clé en facilitant la demande de report auprès du Brésil, rebattant ainsi les cartes des négociations. Cet apport tactique, observé avec intérêt par les diplomates, contraste avec les relations souvent tendues entre Paris et Rome sur la scène européenne. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a finalement acté le report de la signature, initialement prévue dans un calendrier très serré.

Cette manœuvre n’apaise pas pour autant les inquiétudes. En France, l’opposition dénonce une manœuvre dilatoire, tandis que la principale organisation agricole maintient son opposition catégorique à l’accord dans sa forme actuelle. Le gouvernement français conditionne son éventuel feu vert à des garanties substantielles. Il réclame notamment des mécanismes de sauvegarde pour les marchés, l’alignement des normes de production et un renforcement des contrôles aux frontières.

L’exécutif français souligne que des progrès ont été enregistrés sur ces points, mais estime qu’ils doivent être concrétisés pour transformer la nature du texte. Parallèlement, Paris ouvre un autre chantier, celui de la défense des revenus agricoles dans la future politique agricole commune, cherchant ainsi à répondre aux préoccupations économiques immédiates du monde rural. Les prochaines semaines s’annoncent décisives, le report de janvier ne faisant que reporter l’échéance d’un dossier toujours aussi inflammable.

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