Tragédie à Kocani : un incendie dans une discothèque plonge la Macédoine du Nord dans le deuil

Un drame qui a coûté la vie à 59 personnes, majoritairement des jeunes, suscite une vague d’émotion et de colère dans cette petite ville du nord du pays.

La ville de Kocani, en Macédoine du Nord, est sous le choc après l’incendie meurtrier survenu dans la discothèque « Pulse ». Le bilan est lourd : 59 morts et 162 blessés, dont de nombreux adolescents et jeunes adultes. Dans cette localité de 30 000 habitants, presque chaque famille est touchée par cette catastrophe. « Nous nous connaissons tous ici. C’est une petite communauté », confie Sasko Jordanov, un dentiste de 38 ans, évoquant la perte de patients et d’enfants de proches.

L’incendie s’est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche dans un établissement qui fonctionnait avec une licence frauduleuse et dans des conditions de sécurité déplorables. Selon les premières constatations, le club ne disposait pas d’extincteurs en nombre suffisant, n’avait qu’une seule issue de secours et utilisait illégalement des effets pyrotechniques. Ces négligences ont transformé une soirée festive en cauchemar. Les flammes, alimentées par un plafond inflammable, se sont propagées rapidement, provoquant une panique générale et une bousculade mortelle.

Au cimetière de Kocani, les employés s’affairent à préparer les tombes pour les victimes. Dans le centre-ville, les habitants déposent des fleurs, allument des bougies et signent le livre de condoléances. « Tout Kocani pleure. Des enfants sont partis trop tôt », murmure Milica Mitevska, une résidente venue rendre hommage aux disparus. Les familles, les amis et les voisins sont dévastés, incapables de trouver les mots pour exprimer leur douleur.

Face à l’ampleur du drame, les autorités ont réagi rapidement. Une enquête a été ouverte, et 16 personnes ont été placées en garde à vue, dont des responsables du ministère de l’Économie soupçonnés d’avoir délivré des licences illégales. Le Premier ministre Hristijan Mickoski a promis une réponse ferme, tout en appelant au calme. « Ces individus pensent être au-dessus des lois. Ils devront répondre de leurs actes », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que rien ne ramènera les vies perdues.

La colère des habitants de Kocani a éclaté lundi, lorsque certains se sont attaqués aux biens du propriétaire de la discothèque. Un prêtre a finalement réussi à apaiser les esprits, rappelant la nécessité de respecter le deuil avant toute autre action. Ce drame, au-delà de son caractère tragique, soulève des questions cruciales sur la sécurité et la régulation des établissements publics, laissant une communauté entière en quête de réponses et de justice.