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Thaïlande : des milliers de manifestants exigent le départ de la Première ministre

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La colère gronde à Bangkok après la révélation d’un appel controversé avec l’ancien dirigeant cambodgien, fragilisant un peu plus le pouvoir en place.

Des rassemblements massifs ont secoué la capitale thaïlandaise ce week-end, où plusieurs milliers de protestataires ont réclamé la démission de la cheffe du gouvernement, Paetongtarn Shinawatra. La polémique enfle depuis la diffusion d’un enregistrement téléphonique jugé compromettant avec l’ex-Premier ministre cambodgien Hun Sen, alimentant les critiques sur son leadership.

La mobilisation, principalement composée de figures historiques de l’opposition et de citoyens âgés, s’est concentrée autour du Monument de la Victoire. Les manifestants, arborant des drapeaux nationaux, ont dénoncé une atteinte à la souveraineté du pays, tandis que des discours enflammés alternaient avec des animations musicales. Parmi eux, d’anciens soutiens de la famille Shinawatra, aujourd’hui ralliés à la contestation, témoignent d’un revirement significatif dans l’opinion.

L’affaire remonte à une conversation privée où la Première ministre aurait qualifié un haut gradé thaïlandais d’ »opposant », tout en adoptant un ton familier envers Hun Sen. Ces propos, perçus comme une marque d’irrespect par les traditionalistes, ont provoqué un tollé, poussant même un parti allié à quitter la coalition gouvernementale.

Cette crise intervient dans un contexte politique déjà volatile, marqué par des décennies de rivalités entre les factions proches de la monarchie et de l’armée et celles soutenant le clan Shinawatra. Les autorités ont déployé un important dispositif sécuritaire pour encadrer les manifestations, évitant pour l’heure tout débordement.

Dans l’immédiat, Paetongtarn Shinawatra, dont l’expérience politique reste limitée, fait face à une double menace judiciaire. La Cour constitutionnelle doit statuer sur une demande de destitution pour « manquement à l’éthique », tandis que son père, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, comparaîtra pour des accusations de lèse-majesté.

L’histoire politique thaïlandaise, émaillée de coups d’État et d’instabilité chronique, laisse planer l’ombre d’une possible intervention militaire si la situation venait à dégénérer. Pour beaucoup d’observateurs, cette nouvelle crise pourrait redessiner les équilibres du pouvoir dans un pays où l’armée reste un acteur incontournable.

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