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Économie

Shein sous le feu des critiques : des associations dénoncent des pratiques de lobbying opaques

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Le géant chinois de la mode en ligne est accusé de manquements dans ses déclarations d’intérêts, tandis que ses liens avec d’anciennes personnalités politiques alimentent la polémique.

Deux organisations, Les Amis de la Terre et l’Observatoire des multinationales, ont interpellé la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) afin qu’elle examine les activités de représentation d’intérêts menées par Shein. Dans une lettre rendue publique, elles soulignent des omissions et des formulations jugées trop floues dans les déclarations du groupe pour les années 2023 et 2024.

L’autorité, contactée sur le sujet, a confirmé avoir reçu le courrier mais se refuse à commenter les suites qui pourraient être données. De son côté, la plateforme de fast fashion affirme respecter scrupuleusement les obligations légales en matière de transparence, précisant que toutes ses actions de lobbying sont déclarées conformément aux exigences en vigueur.

Parmi les éléments mis en avant par les associations figure le recrutement de Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, en tant que conseiller en responsabilité sociétale (RSE). Bien que celui-ci assure que sa mission relève strictement du conseil et non du lobbying, les organisations pointent l’absence de mention de ce contrat dans les déclarations officielles de sa société, Villanelle Conseil. Deux autres figures politiques, Nicole Guedj et Bernard Spitz, membres du même comité consultatif, sont également évoquées.

Les critiques s’étendent au-delà des questions de transparence. Les associations évoquent un possible risque d’ingérence étrangère, en lien avec le recrutement d’un ancien responsable des affaires publiques de Huawei, entreprise chinoise visée par des enquêtes pour corruption en Europe.

Cette alerte survient alors que le Sénat s’apprête à examiner un projet de loi visant à encadrer les pratiques de la fast fashion. Le texte, déjà amendé en commission, suscite des réactions contrastées, notamment de la part d’une coalition d’ONG qui jugent les mesures insuffisantes pour contrer l’impact environnemental et social du secteur.

Shein, de son côté, rejette fermement toute accusation de lobbying dissimulé ou d’influence illégitime, qualifiant ces allégations de diffamatoires. L’entreprise insiste sur le caractère consultatif des comités en question et affirme agir en toute conformité avec les règles françaises.

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