Monde
Se faire belle malgré la guerre : l’étonnante résilience des Ukrainiennes près du front
Alors que les bombardements russes frappent quotidiennement l’est de l’Ukraine, les femmes de la région refusent de renoncer à leur féminité. Pour elles, prendre soin de leur apparence est une forme de résistance.
À Kramatorsk, à quelques kilomètres seulement de la ligne de front, Olena Sologoub ne laisse pas la guerre dicter son quotidien. Cette opératrice de grue de 50 ans s’offre régulièrement des séances de maquillage permanent, malgré les alertes aux drones et les explosions qui rythment les journées. « Je veux rester belle, même si je me retrouve sous les décombres », confie-t-elle avec détermination. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, ces petits rituels esthétiques sont bien plus qu’une simple coquetterie : c’est une manière de préserver sa dignité et son moral.
Le conflit a été un électrochoc. « La guerre m’a donné un coup de pied aux fesses, avoue Olena. On comprend qu’il ne faut plus attendre pour faire ce qui nous plaît. » Depuis l’invasion russe de 2022, elle s’est mise aux injections de Botox et au tatouage des paupières, des soins qu’elle n’osait pas s’offrir auparavant. Sa praticienne, Ganna Zemliak, constate que ses clientes sont aussi nombreuses qu’avant la guerre. Certaines affirment même que le stress des combats a accéléré leur vieillissement, renforçant leur besoin de soins esthétiques.
Dans cette région meurtrie, les salons de beauté et les cliniques d’esthétique restent étonnamment actifs. Kateryna Seledtsova, entrepreneuse dynamique de 33 ans, y consacre une partie importante de son budget. Manucure, pédicure, Botox, injections pour les lèvres… « C’est cher, mais c’est mon corps, mon choix », lance-t-elle en souriant. Pour elle, ces moments entre femmes sont vitaux. Ils lui permettent d’échapper à l’angoisse ambiante et de retrouver une forme de normalité.
Certaines ont même franchi le pas d’opérations plus importantes, comme la pose d’implants mammaires. Kateryna, mère d’un jeune garçon et gérante de plusieurs commerces, a récemment ajouté un piercing à la langue à sa liste de transformations. Elle a aussi ouvert un studio photo où les femmes viennent immortaliser leur beauté, que ce soit pour un événement spécial ou simplement pour se sentir bien. « C’est une forme de thérapie », assure-t-elle.
À Droujkivka, la coiffeuse Ievguénia Gotavtsova observe le même phénomène dans son salon, toujours complet malgré la guerre. « Mes clientes viennent ici pour tout oublier », explique-t-elle. Même si l’équipe a été réduite de moitié et que les approvisionnements sont plus difficiles, l’établissement continue d’attirer une clientèle fidèle, y compris des militaires. Ievguénia veille à maintenir des tarifs accessibles, refusant de surcharger des femmes déjà éprouvées par le conflit.
Blondes ou brunes, jeunes ou moins jeunes, toutes semblent unies par la même volonté : ne pas laisser la guerre voler leur féminité. Dans l’est de l’Ukraine, se pomponner est devenu un acte de résistance silencieuse, une façon de dire que la vie, malgré tout, continue.
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète Agglopôle : une directrice poussée vers la sortie pour recaser un ancien du système
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète : Le scooter de madame Marquès volé, retrouvé, racheté… au voleur
-
GigeanEn Ligne 2 semaines
Gigean : le conseil municipal déserté, Marcel Stoecklin s’effondre sous ses propres dérives
-
SèteEn Ligne 2 semaines
Sète Agglopôle : la vice-présidence offerte à François Escarguel pour éviter une démission
-
CultureEn Ligne 1 semaine
Sète : une fresque magique transforme une école en livre géant
-
CultureEn Ligne 2 semaines
Concours : Le marché de Béziers sacré plus beau de France !
-
HéraultEn Ligne 2 semaines
Hérault : 13 noyades en une seule journée, dont une mortelle à Marseillan-Plage
-
MondeEn Ligne 2 semaines
Vaccination des enfants : une baisse alarmante qui menace la santé mondiale