Le projet de finances publiques du président américain se heurte à l’intransigeance de membres de son propre camp, prêts à bloquer le texte pour obtenir des coupes budgétaires plus drastiques.
Le Congrès américain traverse une crise politique inédite autour du projet de cadre budgétaire défendu par l’exécutif. Bien que cette résolution, adoptée par le Sénat républicain, ne constitue pas le budget définitif, elle fixe les orientations financières permettant d’engager rapidement des réformes clés.
Pourtant, une frange radicale du parti conservateur menace de faire capoter le vote à la Chambre des représentants. Ces élus, partisans d’une austérité extrême, jugent insuffisantes les économies de 4 milliards de dollars prévues, exigeant près de 1.500 milliards de réduction des dépenses fédérales. « Washington nous promet des coupes futures, mais l’histoire montre qu’il ne faut pas croire aux promesses », a tonné un parlementaire du Texas, symbole de cette fronde.
Face à cette insubordination, le locataire de la Maison Blanche a multiplié les interventions. Lors d’une réunion exceptionnelle avec les récalcitrants, il aurait assuré vouloir dépasser les objectifs d’économies du Sénat. Une stratégie risquée selon les analystes, qui préviennent que de telles compressions nécessiteraient des coupes claires dans les programmes sociaux, notamment l’assurance maladie des plus modestes.
Les démocrates, minoritaires mais unis, brandissent déjà la menace d’un blocage systématique contre toute atteinte aux acquis sociaux. Dans ce contexte électrique, le chef de la majorité parlementaire tente désespérément de maintenir la cohésion de son groupe, où chaque voix compte. Avec seulement 220 représentants contre 213 opposants, la marge de manœuvre est infime : trois défections suffiraient à enterrer le texte.
Le calendrier ajoute une pression supplémentaire. L’assemblée s’apprête à entrer en pause parlementaire, réduisant les chances d’aboutir à un compromis rapide. Certains élus plaident pour repousser l’examen après cette trêve, mais les dirigeants républicains redoutent les conséquences d’un report sur les réformes promises et la stabilité des marchés financiers. Ces derniers ont d’ailleurs vivement réagi aux annonces protectionnistes récentes, avant de se ressaisir partiellement après l’annonce d’un apaisement des tensions commerciales.
Dans ce bras de fer politique, l’avenir du programme économique du gouvernement se joue à quelques voix près, révélant les profondes fractures au sein même de la majorité.