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Quarante-deux interpellations après des heurts lors d’une manifestation en Serbie

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Des tensions persistent dans le pays où des milliers de citoyens réclament depuis plusieurs mois la tenue d’élections anticipées et dénoncent la corruption des autorités.

Quarante-deux personnes ont été placées en détention à l’issue d’un rassemblement hostile au pouvoir en place, vendredi soir à Novi Sad, dans le nord de la Serbie. La manifestation, dispersée par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes, a donné lieu à des affrontements d’une rare violence selon le ministère de l’Intérieur.

Le mouvement de protestation, initié par des étudiants et suivi par plusieurs milliers de personnes, s’inscrit dans un contexte de défiance croissante envers le gouvernement. Les manifestants exigent une enquête indépendante sur l’effondrement meurtrier d’un auvent de gare survenu en novembre dernier, qui avait coûté la vie à seize personnes. Ils dénoncent des négligences attribuées à la corruption et réclament depuis le printemps la convocation d’élections anticipées.

Le président Aleksandar Vucic, reconduit en 2022 pour un nouveau mandat de cinq ans, rejette catégoriquement cette exigence. Il accuse régulièrement des forces extérieures de fomenter un complot destiné à le déstabiliser. Vendredi, il a condamné ce qu’il a qualifié de tentative d’occupation des bâtiments universitaires de Novi Sad, y voyant une menace pour la stabilité nationale.

Selon le ministre de l’Intérieur, treize policiers ont été blessés lors de ce qu’il a décrit comme une attaque préméditée et d’une extrême brutalité. Des projectiles, des fusées éclairantes et des barres métalliques auraient été employés contre les forces de l’ordre. La réponse policière, musclée, a consisté en l’emploi de grenades assourdissantes et lacrymogènes pour disperser la foule.

Alors que les rassemblements étaient jusqu’ici demeurés majoritairement pacifiques, leur tournant plus conflictuel ces dernières semaines s’explique, selon les organisateurs, par un durcissement de la répression policière et des provocations de partisans du pouvoir. Une contre-manifestation est d’ailleurs prévue ce dimanche à l’appel des soutiens du gouvernement.

Sous la pression populaire, un remaniement ministériel a récemment été opéré et l’ancien Premier ministre a été remplacé. Plusieurs ex-membres du gouvernement ont été arrêtés et mis en examen, sans pour autant apaiser la colère d’une partie de la population.

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