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Économie

Manifestation à Paris : agriculteurs et écologistes unis contre la loi controversée

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Une mobilisation hétéroclite dénonce un texte accusé de sacrifier santé publique et environnement au profit de l’agro-industrie.

Plusieurs centaines de manifestants – paysans, militants écologistes, élus et personnes touchées par des maladies liées aux pesticides – ont convergé vers Paris pour exprimer leur rejet catégorique de la proposition de loi surnommée « Duplomb ». Brandissant des banderoles aux slogans sans équivoque (« Les pesticides tuent », « Cancer colère »), les protestataires dénoncent un texte qu’ils jugent néfaste pour la santé, la biodiversité et la souveraineté alimentaire.

La contestation s’organise autour d’un double constat : d’un côté, une accusation de « passage en force » des lobbies agricoles intensifs, soutenus par le gouvernement et la FNSEA ; de l’autre, l’absence de consultation des petites exploitations et des défenseurs de l’agroécologie. Parmi les mesures les plus controversées figurent la réautorisation temporaire de néonicotinoïdes – ces insecticides tueurs d’abeilles –, l’assouplissement des normes pour les élevages industriels et la simplification des procédures pour les retenues d’eau artificielles.

La veille, la FNSEA avait pourtant mobilisé ses troupes devant l’Assemblée nationale pour défendre ce même texte, invoquant la nécessité de « leviers de production ». Un contraste qui illustre les fractures au sein du monde agricole, où les modèles intensifs et alternatifs s’affrontent. Les opposants déplorent également des entraves à leur droit de manifester, comparant leur traitement à celui réservé aux syndicalistes majoritaires.

Sur le plan politique, le débat a viré au clash parlementaire. Les écologistes, exclus des négociations en commission mixte, dénoncent une « mascarade démocratique » et des risques sanitaires minimisés. Scientifiques et associations alertent sur les conséquences à long terme des substances chimiques, évoquant des cas concrets comme le scandale du chlordécone aux Antilles. En filigrane, c’est tout un système productiviste qui est mis en cause, des fermes-usines aux pollutions diffuses, en passant par la souffrance animale.

Alors que le texte pourrait être adopté malgré les protestations, la mobilisation prend une dimension symbolique : celle d’un front commun entre ruralité et écologie, déterminé à bloquer ce qu’il considère comme une régression historique.

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