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Lula relance le débat sur les énergies fossiles à la COP amazonienne

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Le président brésilien a insisté sur la nécessité d’un consensus mondial pour réduire la dépendance aux hydrocarbures, tout en laissant chaque pays libre de déterminer son calendrier de transition.

Luiz Inacio Lula da Silva a réintroduit mercredi la question épineuse de l’abandon progressif des énergies fossiles dans les discussions de la conférence climatique des Nations Unies se tenant en Amazonie. Le chef de l’État brésilien a plaidé pour une approche consensuelle, tout en souhaitant que cet enjeu devienne l’une des avancées majeures de cette première COP organisée en terre amazonienne. Il a souligné la nécessité de démontrer collectivement la volonté politique de s’émanciper des hydrocarbures, tout en rejetant toute imposition de délais contraignants aux nations participantes.

Devant la presse, le dirigeant a martelé que chaque pays devait pouvoir définir sa propre trajectoire de transition énergétique selon ses capacités et spécificités. « L’essentiel repose sur la recherche d’un accord unanime », a-t-il rappelé, ajoutant avec conviction que cette transition représentait une possibilité concrète qui méritait d’être collectivement explorée. Le Brésil, hôte de l’événement, nourrit l’ambition de faire de cette édition un succès retentissant, Lula ayant personnellement investi des ressources politiques considérables pour contrer les positions climatosceptiques.

Après son arrivée à Belém, ville portuaire donnant sur l’Amazonie, l’ensemble des travaux de la conférence a été suspendu pendant une journée pour permettre au président brésilien de s’entretenir avec les différentes délégations nationales. Apparaissant dans un état d’esprit optimiste en fin de journée, avec deux heures de retard sur l’horaire prévu, il a célébré avec emphase les atouts de la région hôte et anticipé le succès de la rencontre internationale, sous l’œil attentif de son équipe de communication.

Les observateurs présents confirment que Lula souhaite ardemment l’adoption d’une feuille de route concernant la sortie des énergies fossiles. Cependant, des organisations environnementales comme Greenpeace Brésil ont immédiatement souligné que cet optimisme devait se traduire dans les conclusions finales de la conférence. Le calendrier des négociations a déjà subi des retards, le projet d’accord initialement attendu pour mercredi ayant été reporté à jeudi, sans certitude quant à son acceptation par l’ensemble des signataires de l’accord de Paris et par l’Union européenne.

La question de l’abandon des énergies fossiles a connu un regain d’attention cette semaine, plus de quatre-vingts pays soutenant l’idée d’une trajectoire concrète pour mettre en œuvre la décision prise lors de la COP28 à Dubaï. Cette dernière engageait la communauté internationale à opérer une transition juste et équitable hors des systèmes énergétiques dépendants des combustibles fossiles. Bien que proposée dès l’ouverture des travaux, la feuille de route continue de diviser, certains diplomates brésiliens y étant défavorables tandis que la ministre de l’Environnement Marina Silva en défend activement le principe.

Parallèlement, des divergences persistent sur d’autres dossiers sensibles. L’Union européenne a fait savoir qu’elle préparait une proposition plus large qu’une simple feuille de route, tandis que des puissances comme la Chine, l’Inde, la Russie et les États producteurs de pétrole maintiennent des positions réservées en apparence, mais fermes dans les coulisses. Les Européens refusent par ailleurs toute augmentation de leur contribution financière à l’adaptation climatique des pays les plus vulnérables, une position vivement critiquée par les nations du Sud qui dénoncent également des mesures commerciales unilatérales perçues comme protectionnistes.

Dans ce contexte de négociations tendues, les organisateurs brésiliens semblent déterminés à accélérer le rythme des discussions. Les milliers de délégués logés sur des navires ont été informés qu’ils devraient libérer leurs cabines dès samedi matin, suggérant une volonté de clore la conférence dans les délais impartis.

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