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L’UE envisage d’assouplir les règles d’indemnisation des retards aériens, au grand dam des voyageurs

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Une proposition polémique pourrait permettre aux compagnies de retarder davantage les vols sans compenser les passagers, déclenchant un vif débat entre industriels et défenseurs des consommateurs.

Bruxelles étudie actuellement une révision controversée des règles encadrant les retards aériens. Le projet, porté par certains États membres, vise à allonger le délai avant lequel les voyageurs peuvent réclamer une indemnisation, actuellement fixé à trois heures. Une modification qui suscite l’opposition farouche des associations de défense des droits des passagers.

Depuis plus de deux décennies, la législation européenne garantit aux voyageurs une compensation pouvant atteindre 600 euros en cas de retard supérieur à trois heures ou d’annulation de dernière minute. Un dispositif souvent salué comme une avancée majeure pour la protection des consommateurs. Mais les compagnies aériennes jugent ce cadre trop rigide, estimant qu’il les pousse à annuler des vols plutôt qu’à assumer des retards modérés, avec un coût évalué à 8,1 milliards d’euros.

Le secteur plaide pour un relèvement du seuil à cinq heures, arguant que cette marge supplémentaire permettrait de mieux gérer les aléas opérationnels et de réduire les annulations. Une position soutenue par plusieurs groupes, dont le lobby Airlines for Europe, qui représente des acteurs majeurs comme Lufthansa ou Ryanair. À l’inverse, les organisations de consommateurs dénoncent une mesure qui priverait les trois quarts des passagers de toute compensation, la majorité des retards se situant justement entre trois et cinq heures.

L’Allemagne s’est fermement opposée à cette réforme, qualifiant les retards prolongés de « fléau » pour les voyageurs. D’autres voix s’élèvent contre la méthode employée, certains eurodéputés critiquant une procédure accélérée limitant leur capacité d’analyse. Le texte, intégré à un paquet plus large sur l’aviation, prévoit par ailleurs des avancées comme une meilleure transparence sur les frais de bagage. Mais le cœur du débat reste l’équilibre entre compétitivité des compagnies et droits des passagers – un arbitrage sensible à l’approche de la haute saison estivale.

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