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L’impasse budgétaire américaine menace le ciel

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Le blocage des finances fédérales commence à perturber sérieusement le transport aérien, tandis que les contrôleurs aériens, privés de salaire, font grève de fait.

La paralysie institutionnelle qui frappe Washington depuis une semaine commence à produire ses effets les plus visibles dans les aéroports américains. L’absence de résolution au Congrès concernant le budget fédéral provoque désormais des perturbations croissantes dans le trafic aérien national. Les retards et annulations de vols se multiplient en raison d’un absentéisme grandissant parmi les contrôleurs aériens et les agents de sécurité, qui travaillent sans être rémunérés depuis le début de cette crise.

Le Sénat a une nouvelle fois rejeté mercredi les propositions budgétaires des deux camps, qu’il s’agisse de la version républicaine prônant une simple prolongation des crédits actuels ou du texte démocrate incluant le maintien de certaines dépenses de santé. Cette incapacité à débloquer la situation intervient alors que des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux se trouvent privés d’activité professionnelle et de revenus.

Bien que considérés comme personnels essentiels et donc tenus de continuer leur service, les contrôleurs aériens sont de plus en plus nombreux à faire défection. La perspective de travailler sans être payé pousse nombre d’entre eux à se déclarer indisponibles, créant ainsi des tensions dans la gestion du trafic aérien. Le ministre américain des Transports a reconnu devant les médias que près de 53% des retards étaient désormais imputables à ces problèmes de personnel, contre seulement 5% habituellement.

Cette situation rappelle la précédente paralysie budgétaire de 2019, dont la résolution avait été accélérée par des perturbations similaires dans le transport aérien. Le ministre a évoqué la possibilité d’une « forme de protestation » organisée parmi les contrôleurs, tout en les appelant à poursuivre leur mission essentielle pour la sécurité aérienne.

La crise touche actuellement une douzaine d’aéroports à travers le pays, dont ceux de Chicago et Boston. L’administration fédérale de l’aviation a confirmé devoir ralentir volontairement le trafic sur certaines destinations pour garantir la sécurité des opérations, en raison des effectifs réduits dans les tours de contrôle.

Sur le plan politique, les positions se durcissent de part et d’autre. Les démocrates estiment que les républicains reculent face à l’impopularité croissante de leur position, tandis que l’opposition maintient sa ligne ferme. La pression s’intensifie alors que les premiers salaires manqués doivent être constatés vendredi pour les fonctionnaires fédéraux, et que plus d’un million trois cent mille militaires n’ont pas perçu leur solde mercredi comme prévu.

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