Les États-Unis enregistrent un déficit commercial historique sous la pression des tensions douanières

L’économie américaine subit de plein fouet les effets des mesures protectionnistes, avec un creusement sans précédent de sa balance commerciale.

Le déficit commercial des États-Unis a atteint un niveau inégalé en mars, totalisant 140,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 14 % par rapport au mois précédent. Cette envolée s’explique en grande partie par une hausse brutale des importations, les entreprises anticipant l’entrée en vigueur de nouvelles taxes douanières annoncées par l’administration.

Les importations de biens ont bondi pour atteindre 387 milliards de dollars, contre 329 milliards en février. Ce phénomène reflète une stratégie d’anticipation des entreprises, soucieuses de constituer des stocks avant l’application des droits de douane. Les secteurs pharmaceutiques et manufacturiers ont particulièrement contribué à cette dynamique, avec une augmentation notable des commandes.

Initialement prévues pour début avril, ces mesures tarifaires ont finalement été partiellement assouplies, à l’exception de celles visant la Chine. Cependant, leur annonce a suffi à provoquer un afflux massif de marchandises, perturbant les équilibres économiques. Les analystes soulignent que cette ruée vers les importations a pesé sur la croissance du premier trimestre, le PIB affichant une contraction de 0,3 %.

Les conséquences à moyen terme pourraient être lourdes : inflation accrue, ralentissement de la consommation et freinage de l’activité économique. Les défenseurs de cette politique y voient pourtant une nécessité pour réduire la dépendance aux importations et relancer l’industrie locale. Reste à savoir si cette stratégie, qui rompt avec des décennies de libre-échange, portera ses fruits ou aggravera les déséquilibres.