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Économie

Le simit, baromètre social de la Turquie

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_**Symbole populaire par excellence, le petit pain en anneau sésamé cristallise les préoccupations d’une population confrontée à une inflation persistante.**_

Dans les rues d’Istanbul et d’ailleurs, le simit demeure une présence familière dès l’aube. Vendus dans des kiosques ou sur de grands plateaux, ces pains ronds à base de farine, de levure et de mélasse constituent depuis des siècles un élément central du petit-déjeuner traditionnel. Aujourd’hui, leur prix fait office d’indicateur économique, reflétant avec acuité l’évolution du coût de la vie.

La valeur de cette denrée de base a connu une progression notable ces dernières années. De nombreux consommateurs constatent que ce qui fut longtemps une collation abordable pèse désormais davantage sur leur budget quotidien. Pour certains foyers, il est devenu une composante régulière, voire principale, des repas, en raison de la pression exercée par les dépenses courantes.

Cette situation rappelle un débat ancien. Des propos datant de plusieurs décennies, évoquant l’impossibilité pour une famille de subsister uniquement avec ce pain et du thé tout en couvrant ses charges fixes, trouvent un écho particulier dans le contexte actuel. Une récente estimation suggère en effet qu’un tel régime alimentaire représenterait une part très substantielle du revenu minimum officiel.

Les secteurs de l’éducation, du logement et de l’alimentation ont enregistré les augmentations les plus significatives ces derniers mois. Face à cette dynamique, le relèvement annoncé du salaire minimum, bien qu’important, reste inférieur au taux d’inflation officiel de l’année écoulée. Cette décision suscite des critiques, certains acteurs sociaux la jugeant insuffisante pour préserver le pouvoir d’achat.

Les autorités, de leur côté, mettent en avant les progrès réalisés dans la maîtrise de l’inflation, après des niveaux particulièrement élevés. Elles affichent des objectifs de réduction continue pour les années à venir, visant à terme un taux à un chiffre. Dans l’intervalle, le simit, souvent qualifié de « secours du pauvre », continue d’incarner, au-delà de sa simple fonction alimentaire, les réalités économiques du pays.

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