Économie
Le projet d’accord avec le Mercosur cristallise la colère des campagnes européennes
Des milliers d’agriculteurs ont manifesté à Bruxelles, où se tenait un sommet européen, pour exprimer leur vive opposition au projet commercial. Des tensions ont éclaté aux abords du Parlement européen.
Un important rassemblement d’agriculteurs venus de plusieurs États membres a marqué la journée de jeudi dans la capitale belge. Les manifestants entendaient faire part de leurs préoccupations concernant plusieurs dossiers, au premier rang desquels figure le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Les forces de l’ordre ont été déployées en nombre pour sécuriser le quartier des institutions, alors que les chefs d’État et de gouvernement y tenaient leur réunion.
La manifestation principale, autorisée et comptant plusieurs milliers de participants selon les estimations policières, s’est déroulée dans un calme relatif, accompagnée de dizaines de tracteurs. Cependant, des incidents se sont produits à proximité immédiate du Parlement européen. Des projectiles ont été lancés, des feux allumés et des vitres brisées, conduisant les forces de l’ordre à intervenir avec des moyens de dispersion. Plusieurs centaines d’engins agricoles avaient également convergé vers le quartier, provoquant d’importantes perturbations de la circulation.
Les griefs exprimés par les professionnels du secteur sont multiples. L’éventualité d’une signature rapide de l’accord avec le Mercosur suscite une vive inquiétude, perçu comme une source de concurrence jugée inéquitable. Les agriculteurs européens redoutent en particulier des importations accrues de produits, comme la viande bovine ou le sucre, qui ne seraient pas soumis aux mêmes normes sanitaires, environnementales et sociales que les leurs. Cette crainte s’ajoute à un mécontentement plus large concernant la charge réglementaire et l’évolution de la politique agricole commune.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reçu dans la matinée une délégation de représentants agricoles. Elle a ensuite affirmé sur les réseaux sociaux que l’Europe resterait à leurs côtés. Pourtant, au sein du Conseil, plusieurs capitales, dont Paris, Varsovie et Rome, font part de leurs réticences et réclament un report de l’accord. Le président français a ainsi estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour une signature. Cette position contraste avec le soutien affiché par d’autres pays, comme l’Allemagne et l’Espagne, favorables à la conclusion du partenariat commercial.
Les négociations avec le Mercosur, engagées il y a près de vingt-cinq ans, visent à créer la plus vaste zone de libre-échange au monde. Si l’accord offre des perspectives pour les exportations industrielles européennes, il représente un défi majeur pour plusieurs filières agricoles, déjà confrontées à d’autres difficultés. L’épisode de jeudi illustre la profonde tension qui entoure ce dossier, à la croisée des enjeux économiques, sociaux et géopolitiques.
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